La ville de Bucha, en périphérie de Kiev, était occupée depuis le 27 février lorsque les troupes russes s’en sont retirées en fin de semaine dernière. Les images qui ont été tournées et diffusées après le départ des troupes montrent qu’un véritable massacre y a été commis, avec des centaines de corps de civils dans les rues, laissés à l’abandon : hommes, femmes, enfants, personnes âgées. Un acte particulièrement barbare, qui suscite une légitime indignation et qui devrait faire taire pour de bon les pseudo-anti-impérialistes qui nous répètent depuis des semaines que Poutine serait un « moindre mal ».
Les scènes de désolation dans les rues de Bucha font penser à d’autres images : à Gaza, en Irak, en Syrie, au Yémen… Partout où les puissances impérialistes et/ou leurs alliés régionaux frappent militairement, c’est la population civile qui trinque. Et lorsque cette population résiste, ne serait-ce qu’en refusant d’obéir aux troupes d’occupation, on le lui fait payer. L’objectif ? Terroriser la population dans son ensemble. La punir de ne pas se soumettre docilement. Lui faire passer définitivement le goût de la révolte, de la résistance. Quitte à massacrer, torturer, mutiler, sans aucun autre but que de semer l’effroi.
L’indignation qu’a soulevée le massacre de Bucha est, disions-nous, évidemment légitime. Comment, en effet, ne pas être révulsé face aux images qui nous sont parvenues de ces centaines de civils, désarmés, tués d’une balle à l’arrière de la tête par la courageuse armée du dictateur Poutine ? Mais ce massacre est malheureusement la partie émergée de l’iceberg : la sale guerre de Poutine en Ukraine a déjà fait des milliers, probablement des dizaines de milliers de morts, et les difficultés auxquelles l’armée russe est confrontée servent de prétexte pour flatter et encourager les plus bas instincts des troupes d’occupation.
Comme tous les bourreaux des peuples, Poutine n’a aucune forme de considération pour les vies humaines. Comme toutes les guerres impérialistes, l’intervention russe en Ukraine est une catastrophe pour la population. Il est plus que temps d’en finir avec la barbarie de ce monde : en développant la solidarité avec les UkrainienEs face à la guerre de Poutine ; en soutenant celles et ceux qui, en Russie, se battent courageusement contre le régime ; en défendant la perspective d’une vaste mobilisation internationale contre la guerre en Ukraine et, au-delà, contre toutes les guerres et contre la fuite en avant militariste qui nous promet toujours plus de sang et de larmes.