Le résultat du délibéré est tombé jeudi 25 février. Lorentxa, prisonnière basque gravement malade, sort enfin de prison...
Elle pourra retrouver sa famille, ses ami-e-s et être soignée dans de bonnes conditions. Mais son état de santé est critique. Elle a dû être hospitalisée par trois fois ces dernières semaines. Sa libération n’a que trop tardé et c’est bien le gouvernement français qui en porte la responsabilité.
Acharnement du pouvoir politique
C’est en mars 2015 que Lorentxa a demandé un aménagement de peine. L’audience a eu lieu en novembre. Les juges lui ont accordé la libération conditionnelle. Mais le procureur, représentant le ministère de la Justice, a immédiatement fait appel. Lorentxa Guimon est restée emprisonnée, ce qui a empêché sa prise en charge médicale satisfaisante face à l’aggravation de la maladie. Il faut dénoncer l’acharnement politique du gouvernement français qui refuse d’entrer dans le processus de paix, et s’enferme dans une répression intolérable s’appuyant sur des juridictions d’exception, au mépris des principes humanitaires les plus élémentaires.
Une forte mobilisation
De nombreux rassemblements ont eu lieu, exigeant la libération de Lorentxa : dans les villes et villages du Pays basque, et jusqu’à Rennes, lieu de son incarcération, avec le soutien d’un collectif breton. Les trois jours précédant le délibéré, le collectif Bagoaz a installé un campement devant la mairie d’Anglet (où habite sa famille). Les prisonnières basques dans les prisons, ont mené de multiples actions en soutien à Lorentxa : affichages, refus de plateau, de promenade… Cela sans parler de l’ensemble des actions et manifestations, comme celles du 9 janvier dernier, 10 000 personnes à Bayonne et 70 000 à Bilbao, pour la résolution du conflit et les droits des preso, qui sans nul doute ont joué.
La lutte continue
Dans un contexte de blocage total où les États espagnol et français se refusent au moindre geste, la libération de Lorentxa Guimon est sans contexte une victoire politique qui doit maintenant en entraîner d’autres. Cette victoire ne peut que renforcer la détermination de toutes celles et ceux qui se battent pour le respect des droits des preso. La bataille continue pour la libération d’Ibon Fernandez Iradi, atteint de sclérose en plaques et incarcéré à Lannemezan ; pour celles et ceux auxquels on refuse la libération conditionnelle à laquelle ils ont droit. Au-delà, le combat continuera pour la libération de toutes et tous, pour le retour de toutes et tous les exiléEs, pour l’amnistie dans le cadre de la résolution intégrale du conflit.
Claude Larrieu