« Regain de tension », « nouvelle flambée de violences », « dangereuse escalade »… Les poncifs journalistiques ont fait leur retour, et chacun fait mine de s’étonner des violents affrontements entre, d’une part, l’armée et la police israéliennes et, d’autre part, les Palestiniens. La palme revient probablement au Parisien qui a cru bon de préciser sur son site que ce « nouvel accès de fièvre » trouvait son origine dans « l’attentat déclencheur » du 14 juillet, lorsque trois Palestiniens d’Israël ont tué par balles deux policiers israéliens à Jérusalem. Comme si la situation antérieure au 14 juillet était exempte de violences…
Pour mémoire, avant le 14 juillet, pas moins de 43 Palestiniens avaient été tués depuis le début de l’année 2017, soit un mort tous les cinq jours. Un chiffre qui illustre tragiquement la violence quotidienne de l’occupation, faite de colonisation, d’expulsion, de discriminations, de contrôles, d’arrestations, de répression, d’enfermement… La brutale répression de ces derniers jours n’est pas un coup de tonnerre dans un ciel serein, mais l’expression de la violence coloniale à laquelle les Palestiniens sont confrontés quotidiennement, et contre laquelle ils se soulèvent périodiquement, quitte à risquer de perdre la vie sous les balles israéliennes.
Et si l’attention se concentre aujourd’hui sur Jérusalem, c’est parce que les dernières provocations israéliennes autour de la mosquée al-Aqsa ont mis le feu à un baril de poudre déjà bien rempli. Les pitreries diplomatiques et les hypocrites appels au « calme », venus de ceux qui se taisent le reste de l’année, ne méritent que le mépris. Car ceux qui souhaitent un « retour au calme » sans exiger la fin de l’occupation, de la colonisation, de l’enfermement, des discriminations et de la répression, demandent tout simplement un retour au « calme »... colonial. Alors, répétons-le : sans justice, il n’y aura pas de paix.