Publié le Vendredi 2 novembre 2012 à 22h30.

Rome : Pour virer Monti

Finalement, en Italie aussi des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue (50 000 d’après la police, 150 000 d’après les organisateurs) pour contester et combattre la polique du gouvernement Monti et les recettes de la Troika. Samedi 27 octobre s’est déroulé à Rome le « No Monti Day », un grand défilé qui a traversé la capitale pendant plus de deux heures et qui s’est terminé sur la Place San Giovanni, lieu des grands rendez-vous du mouvement ouvrier.

La banderole de tête qui faisait écho à celles du Portugal, de l’Espagne, de la Grèce, annonçait « Avec l’Europe qui se rebelle, chassons le gouvernement Monti ».

Une mobilisation ascendante ?
Jusqu’à présent dans notre pays la résistance a été très faible contre les politiques d’austérité du « gouvernement des techniciens », un gouvernement soutenu par le centre-droite et le centre-gauche et qui représente complètement les intérêts et les choix des institutions politiques et financières de la bourgeoisie européenne.
Jusqu’à présent il y a eu de nombreuses luttes, même très dures, pour la défense des emplois mais ce furent des luttes divisées et fragmentées sans que les organisations syndicales, y compris la CGIL, n’aient appelé à de réelles mobilisations et encore moins à une grève générale pour repousser la politique de massacre social du gouvernement.

Une journée de convergence réussie
La manifestation a été convoquée par une coalition de forces qui a constitué un comité spécifique pour construire ce « No Monti Day ». C’était un comité composé de syndicats de base, d’organisations politiques comme Rifondazione et Sinistra Critica qui s’opposent à ce gouvernement, par le comité No Debito, par les centres sociaux et par bien d’autres comités et mouvements. Toutes ces forces étaient bien présentes dans le défilé mais étaient présents aussi - ce qui représentait un élément fondamental de la manifestion – les acteurs de beaucoup de luttes et de conflits sociaux: les travailleurs d’usines en lutte comme l’Alcoa, Irisbus, Ilva et de vastes secteurs d’enseignants et de travailleurs de l’éducation et enfin une délégation nombreuse d’étudiants et de lycéens, ce qui a permit de populariser dans l’ensemble de la ville les raisons de cette mobilisation.
Ont participé aussi de nombreux mouvements locaux en défense de l’environnement.
Il régnait une forte volonté de construire un mouvement qui se relie et s’intègre pleinement à ce qui se passe dans tant d’endroits en Europe. Ceci s’est exprimé d’ailleurs dans l’écoute et l’attention qui fut prêtée aux nombreuses interventions de la tribune.
Une première mobilisation positive pour préparer la journée européenne de mobilisation du 14 novembre (la CGIL et la Fiom, le syndicat des travailleurs de la métallurgie de la CGIL, appelant ce jour-là à une grève générale de 4 heures).
Correspondant de Sinistra Critica (Italie)