Publié le Lundi 19 juillet 2010 à 14h20.

Sud-Liban : une situation tendue

Les exactions de l’armée israélienne se multiplient au Sud-Liban. Pas un jour sans que l’espace aérien ne soit violé par des survols de F16 ou des drones, provoquant la colère des habitants. Plusieurs bergers soupçonnés d’être des résistants ont ainsi, au cours des derniers mois, été capturés, emmenés en territoire israélien, interrogés, tabassés, avant d’être finalement relâchés faute de preuve. Non, leurs brebis n’étaient pas piégées ! Ces évènements exaspèrent au plus haut point la population qui organise elle-même des actions de résistance pacifiques, comme à Aabbaseiyh, où des soldats israéliens avaient fait le 16 avril une incursion en territoire libanais, modifiant la ligne de frontière établie par l’ONU (ligne bleue) et installant des barbelés. C’est tout le village qui s’est alors mobilisé, députés locaux en tête pour reprendre possession du terrain et faire disparaître les vestiges de cette véritable provocation. Mais l’armée d’occupation sioniste n’est pas le seul ennemi auquel la population du Sud-Liban doit faire face. Les troupes de la Finul font partie intégrante du dispositif impérialiste de contrôle de la région, et leur label de force d’interposition ne trompe plus personne. Déployées le long de la frontière à l’issue de la guerre d’agression israélienne de 2006 pour « éviter les incidents », elles ne sont là en réalité, que pour contrôler les faits et gestes des Libanais, renseigner Israël et aider à démanteler la logistique de la résistance nationale. Chacun aujourd’hui au Liban mesure que sans cette resistance, sa détermination et son haut niveau d’organisation, l’armée sioniste n’aurait pas été tenue en échec, et aucune force politique n’oserait prétendre le contraire. Les forces de la Finul, et singulièrement sa représentation française, sont perçues comme des supplétifs d’Israël. N’oublions pas que le Liban, anciennement sous protectorat français, est encore aujourd’hui considéré par la bourgeoisie française comme sa chasse gardée. Les incidents avec l’armée française n’ont cessé de se multiplier au cours des dernières semaines, culminant le 3 juillet lorsque des habitants de Touline et Kabrikha ont attaqué une patrouille de l’armée française en lui jetant des pierres et des œufs. Armés de simples bâtons, ils ont ridiculisé et désarmé les soldats, obtenant la libération immédiate d’un jeune villageois coupable d’avoir interpellé les soldats pour leur demander les raisons de leur présence. Le NPA apporte son soutien sans condition aux peuples palestiniens et libanais dans leur résistance contre les troupes d’occupation sionistes et contre les pseudo-forces internationales d’interposition. C’est aux Palestiniens, aux Libanais, et à eux-seuls, de décider de leur avenir. Nous, militants français devons exiger le retrait des troupes de la Finul du Liban où elles n’ont aucune légitimité à rester. Troupes  françaises hors du Liban,  soutien total à la résistance !Alain Pojolat