Publié le Jeudi 31 octobre 2019 à 11h37.

Turquie : expulsions illégales de réfugiés syriens

 « La Turquie a passé les mois qui ont précédé son incursion militaire dans le nord-est de la Syrie à expulser des réfugiés vers ce pays déchiré par la guerre. Tout cela, en prévision de la tentative de création d’une soi-disant "zone de sécurité" du côté syrien de la frontière. » C’est ce que révèle Amnesty International dans un rapport publié le 28 octobre, qui établit que le gouvernement turc a mis en œuvre, au cours des derniers mois, une politique systématique d’expulsion des réfugiéEs syriens, sous couvert de « retours volontaires ». 

« Des réfugiés ont témoigné de mauvais traitements de la part de la police turque pour les contraindre à signer des documents. Ces documents attesteraient de leur volonté de retourner en Syrie. […] Certains des réfugiés affirment qu’on les a frappés ou menacés de violences pour les contraindre à signer ces documents. D’autres se sont vu dire qu’ils signaient un formulaire d’enregistrement, qui confirmait qu’ils avaient reçu une couverture dans le centre de rétention, ou d’un formulaire dans lequel ils exprimaient leur souhait de rester en Turquie. » Par ces violences et ces procédés administratifs illégaux, les autorités turques ont poussé nombre de réfugiéEs à retourner dans une zone de guerre. Erdogan n’est donc pas seulement le boucher des Kurdes, mais aussi des populations syriennes qu’il utilise, sans scrupule, pour assouvir ses projets de constitution d’une « zone-tampon », à majorité arabe, pour « dékurdiser » la frontière entre Syrie et Turquie. Soit une politique de nettoyage ethnique… 

J.S.