Le samedi 30 septembre, une AG de bilan des activités du collectif français du RESU (Réseau européen de Solidarité avec l’Ukraine) a eu lieu dans les locaux de Solidaires.
Le RESU/ENSU1 s’est constitué au plan européen (et s’étend à l’international) depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie dans plusieurs pays, dont la France. Sa plateforme affirme son soutien au droit à l’autodétermination de l’Ukraine, sur une base indépendante de tous les gouvernements, en lien avec les organisations progressistes (syndicales, politiques, féministes, LGBTQ…) de la société ukrainienne.
Front anti-impérialiste
La discussion politique a été riche, soulignant la nécessité de lutter contre l’effet de routinisation du conflit et notre responsabilité pour que la solidarité trouve un écho plus grand dans l’opinion publique et en particulier auprès des sensibilités de gauche et de la jeunesse. Une déclaration politique actualisée du RESU France est en cours d’élaboration.
En substance, nous souhaitons y pointer les enjeux sous-jacents aux pressions pour des négociations « de paix » et l’hypocrisie des chancelleries occidentales qui ne fournissent pas le matériel suffisant — et donc décisif — pour la contre-offensive ukrainienne, tout en se plaignant des faibles résultats de celles-ci. Nous nous opposons aussi, avec nos camarades ukrainienNEs, à tous les conditionnements néolibéraux des aides apportées. C’est bien la détermination de la population ukrainienne qui est porteuse d’une Ukraine libre et indépendante. Elle est le ciment de la résistance « pour une paix juste et durable » et doit rester maître des négociations. L’objectif d’une mise en échec des impérialismes et de leurs velléités belliqueuses souligne l’urgence de constituer un front anti-impérialiste par « en bas », travaillant à produire du commun et des liens entre peuples opprimés. La Palestine et l’Arménie sont des exemples d’une violente actualité… C’est aussi le ferment politique d’une lutte contre la remilitarisation à grande échelle aux quatre coins du globe et pour la dissolution de tous les blocs militaires.
Remontée des luttes sociales
Illustrant les batailles en cours pour définir quelle Ukraine émergera de la guerre, de nombreuses interventions ont témoigné d’un processus de remontée des luttes sociales en Ukraine, et notamment sur les lieux de travail. Si les conditions de ces luttes restent largement entravées par la loi martiale et les impératifs du conflit, notre rôle privilégié en tant que RESU est de s’en faire la caisse de résonance en France et en Europe. La campagne de soutien aux initiatives autogérées du syndicat d’infirmières Sois comme Nina contre la corruption, les logiques de privatisation de la santé et de dégradation des droits sociaux et féministes est une tâche prioritaire. Enfin, la caractérisation du régime russe, comme un fascisme du 21e siècle, doit être affinée et discutée au sein de la gauche syndicale et politique. D’où l’importance de maintenir et renforcer nos liens avec la les courants de la gauche antiguerre en Russie, notamment les féministes qui recevant un prix pour leur défense de la paix ont déclaré : « Tant que Poutine et son régime existeront en Russie, il n’y aura pas de paix. Tant que des peuples et des territoires seront occupés, il n’y aura pas de paix. On ne peut pas parler de paix lorsque des prisonniers politiques sont en prison et que des militants qui ont fui le pays ne peuvent pas rentrer chez eux en toute sécurité ».
La réunion s’est conclue par l’adoption des statuts de notre future association RESU-F. L’adhésion du NPA en tant qu’organisation doit s’accompagner de plus d’implications militantes individuelles dans les collectifs des villes : il faut se saisir des axes de solidarité concrète avec la résistance populaire ukrainienne pour les relier aux combats pour une autre Europe dans un autre monde, anticapitaliste.
- 1. Voir son site en plusieurs langues : https://ukraine-solidari… avec sa plateforme, ses campagnes et publications, ses membres (individus, membres ou représentantEs d’associations, de syndicats ou organisations politiques, comme en France le NPA , Ensemble ! et la GES).