« Les États-Unis traversent une sorte de miracle », se félicite, sans retenu,Trump parlant devant l'assemblée nationale sud-coréenne à l'occasion de l'anniversaire de sa victoire contre Hillary Clinton et faisant référence au niveau record de la Bourse... Le roi de l’immobilier entouré d'anciens de Goldman Sachs donne confiance aux marchés entre la déréglementation du système financier, une réforme fiscale qui fait la part belle aux plus favorisés et les coupes claires dans les budgets de l’éducation, des programmes sociaux, de la santé…
Record d'impopularité
Si la bourse atteint des sommets, la cote de popularité de celui qui fut élu malgré un déficit de 3 millions de voix, est une des plus basses pour un président en exercice. Début novembre se déroulaient dans deux États tests des élections, de cuisants échecs. Face aux démocrates, au « jeu » de l’impopularité, c’est bien le Parti républicain qui l’a emporté. En Virginie, 12e État du pays par sa population, le gouverneur reste démocrate. Dans le New Jersey, même déroute...
L’affaire russe
La surprenante polémique autour de l'intervention possible de Poutine dans l'élection de Trump continue d'alimenter la chronique, expression de la crise qui touche les sommets de l’État et du Parti républicain pour beaucoup très hostiles à la Russie. Les deux présidents se sont croisés samedi dernier, au Vietnam où ils participaient au forum de l'Asie-Pacifique (Apec),juste une poignée de main et quelques mots mais pas la rencontre annoncée et annulée. Elle aurait alimenté la chronique...
Les renseignement américains qui ont été unanimes en janvier dernier pour conclure à une ingérence de Moscou, « Ce sont des vendus » selon Trump qui, dans le même temps, accepte leur mise en cause de Moscou ! Luttes de pouvoir sur fond de complotisme, l'imprévisibilité et les volte-face comme méthode de gouvernement...
De l'absence de politique...
Cette méthode se retrouve dans la politique internationale. Après avoir fustigé la Chine, Trump n'a eu que sourire à Pékin sans déboucher sur quoique ce soit si ce n'est les contrats « fabuleux » et « créateurs d’emplois » d’un montant total de 253,4 milliards de dollars dans des secteurs stratégiques tels que l’aéronautique, l’électronique, l’agroalimentaire, l’automobile et l’énergie. La politique centrée sur la défense explicite et brutale des seuls intérêts nationaux des USA rend très difficile voire impossible une stratégique associant les autres États si ce n'est à travers des rapports bilatéraux, ce à quoi se résume aujourd'hui la politique extérieure des USA. Une politique qui les isole, déstabilise les relations internationales et accentue leur agressivité. C'est sans Washington, que les 11 autres participants du traité transpacifique dénoncé par Trump ont continué de négocier en marge du sommet de l'APEC pour mettre en place un « cadre pour un nouveau partenariat transpacifique complet et progressiste ».
…À l'agression permanente
« Nous ne laisserons plus les États-Unis se laisser abuser » ; « Je mettrai toujours l’Amérique d’abord. » est le leitmotiv de la politique américaine avec un faire-valoir et une cible tout désignés, la Corée du Nord, dénonçant « les fantasmes de conquête violente d’un dictateur par le chantage nucléaire ». Le discours belliciste d'une politique souverainiste que résume Trump en déclarant que les États-Unis ne signeraient plus de « grands accords qui lui lient les mains et l’obligent à renoncer à sa souveraineté ».
« Le temps de la force est venu », a claironné le président américain, « Je veux la paix par la force ». Une politique qui séduit le dictateur Philippin, Rodrigo Duterte, qui lui a rendu un ridicule hommage en chantant devant une vingtaine de chefs d’Étatune ballade pop, «Tu es la lumière de mon monde», une monde bien obscure.
Yvan Lemaitre