Publié le Mardi 17 mars 2009 à 02h29.

Un débat joué d'avance sur l’Otan

L’Assemblée nationale ayant apporté sa confiance au gouvernement sur sa politique étrangère, le retour de la France dans l'OTAN au plus niveau est ainsi voté par la bande....Fillon a répété ce que Sarkozy avait déjà annoncé, décidé et négocié avec les Américains.

«Le moment est venu», a déclaré Sarkozy, le 11 mars, devant la Fondation pour la recherche stratégique, où il annonçait officiellement le retour de la France dans le commandement militaire de l’Otan. L’argumentation est simple : « La France sait aussi qui sont ses alliés et qui sont ses amis : nos amis et nos alliés, c'est d'abord la famille occidentale. Les conditions de l'indépendance, c'est d'abord de savoir où est sa famille. » Rien de bien étonnant. Ce camp dit occidental renvoie étrangement à l’idée du « choc des civilisations ». Il désigne le camp des grandes puissances impérialistes pour lesquelles l’Otan est un instrument politico-militaire au service de leur politique visant à perpétuer leur domination sur le monde derrière les États-Unis.

« Rappelons-le : nous sommes membres fondateurs de l'Alliance atlantique, née il y a 60 ans exactement. Nous ne l'avons jamais quittée. Elle est et reste un élément central de notre politique de défense et de sécurité, avec un engagement fondamental : celui de l'assistance mutuelle en cas d'agression», répond Sarkozy aux critiques du PS ou d’une partie de la droite. Et d’ajouter : « Il nous faut une Europe forte. Construire l'Europe de la défense et de la sécurité est une priorité absolue. L'Europe doit s'affirmer dans le monde, comme elle l'a fait l'été dernier dans la crise géorgienne. »

Il faut dire que les critiques du PS sont particulièrement timorées, voire franchement ridicules quand il invoque De Gaulle. Lorsque, en 1966, De Gaulle a quitté le commandement militaire de l’Otan, Guy Mollet dénonçait, au nom du PS, avec le secours de Mitterrand, la politique « cocardière » et « de la chaise vide » du gouvernement gaulliste face à la menace soviétique ! Elles sont encore plus incohérentes quand il invoque la politique européenne de sécurité et de défense (PESD), lui qui a participé à la signature du traité de Lisbonne, qui stipule que la défense européenne doit être en tout point « compatible » avec les objectifs politiques et militaires de l’Otan. Son article 28 dit que « les engagements et la coopération dans ce domaine demeurent conformes aux engagements souscrits au sein de l’Otan ». Les critiques du PS sont celles de gens qui ne discutent pas du fond mais ergotent sur la forme parce que, sur le fond, ils sont d’accord.

Pour nous, pour les travailleurs, notre famille n’est pas là même. Elle est, par-delà les frontières, celle de tous les exploités, de tous les opprimés. Elle est celle de la lutte pour le respect des droits des peuples, contre la guerre, contre le pillage des peuples, pour une paix démocratique fondée sur la coopération et la solidarité.

C’est pour cela que nous combattons l’Otan et le militarisme et que nous serons à Strasbourg, le 4 avril, dans la rue (rens. : www.otan-non.org).