« L’Afrique est en marche », a proclamé Obama au Kenya ce 25 juillet, commençant sa visite en Afrique par une visite au pays de ses origines. Un optimisme de façade pour une visite familiale quelque peu intéressée...
Obama a tenu à se donner une image progressiste pour se démarquer de ses amis dictateurs, réclamant l’égalité des droits pour les homosexuels, dénonçant la corruption, « un boulet qui vous tire vers le bas », ou encore le tribalisme. Même couplet en Éthiopie où la coalition, au pouvoir depuis un quart de siècle, vient encore de rafler tous les sièges au Parlement et impose sa dictature. L’Éthiopie participe à une force de l’Union africaine en Somalie (Amisom) qui combat les shebab aux côtés de l’embryon d’armée somalienne, cela avec le soutien des drones de Washington pour qui elle est un solide soutien dans la Corne de l’Afrique. À Addis-Abeba, Obama a aussi dénoncé la détérioration de la situation au Soudan du Sud, ravagé par 19 mois de guerre civile, en fait une façon d’afficher sa propre impuissance.
À 18 mois de la fin de son mandat, Obama voudrait donner un minimum de contenu aux promesses de son premier voyage en Égypte et au Ghana, cela alors que la situation se dégrade, offrant un terrain propice aux djihadistes. Un terrain libre aussi aux investissements et à la présence chinoise. La Chine fait trois fois plus de commerce avec l’Afrique que les États-Unis. À peine plus de 70 milliards de dollars l’an dernier contre 200 milliards à la Chine. Le chiffre a beaucoup décliné depuis 2011 où il atteignait 125 milliards. Il y a encore cinq ans, les États-Unis pesaient plus que la Chine en Afrique. Aujourd’hui, ils consacrent moins de 1 % de leurs investissements à l’Afrique, 3,4 % pour la Chine...