Publié le Dimanche 22 février 2009 à 15h50.

Vendredi 20 – piquet de grève et barrages

Arrivé fraternelle à l'aéroport de Pointe-à-Pitre, accueilli par une forte délégation de camarades syndicalistes de la CTU amenés par Alex Lolliat sorti à peine des urgences suite à son agression par la gendarmerie sur un barrage mardi dernier et de camarades du Cercasol (les « cousins » du NPA en Guadeloupe).

Direction immédiate sur un piquet de grève à RFO. Là, avec une centaine de salariés, les discussions vont bon train, sur la grève générale, les revendications, l'attitude du gouvernement. Première question qui tue de l'assemblée : « alors quand est-ce que vous vous y mettez en métropole ? ». Et oui, en effet, c'est bien l'enjeu... D'ailleurs, on a beaucoup à apprendre de ce qui se passe ici.
Puis, direction la zone portuaire où ont lieu les négociations. Plusieurs centaines de personnes sont rassemblées sous les fenêtres des locaux en permanence. Accueil de lutte, avec le chant devenu emblématique, « La Gwadeloup, c'est à nous... ». Ça donne plein de frissons...

De nombreuses discussions ont lieu avec des syndicalistes, des grévistes, des militants politiques de tous horizons.

Rencontre avec un grand Monsieur, un vétéran des évènements de 67, qui m'explique ce qui s'est passé en Mai de cette année-là en Guadeloupe, où suite à une mobilisation les troupes françaises ont tiré sur la foule tuant environ 90 personnes. « Environ » car aujourd'hui encore, 41 ans après, aucune enquête n'a été mené et aucun chiffre officiel n'a été livré. Ça en dit long...
Utile aussi de se rappeler qu'avant mai 68 en France, il y avait eu Mai 67 en Guadeloupe. Mais cette fois-ci, ça serait bien de ne pas attendre un an !
Le soir, notre convoi militant parcourt les barrages. Loin des clichés sur des barrages tenus par des bandes de jeune incontrôlés (qui par ailleurs existent), nous rencontrons de nombreux barrages autour desquels une vie sociale alternative se développe pour les habitants du quartier : chaque quartier tient son barrage.

Syndicalistes, voisins, dames âgées ou jeunes cagoulés viennent tous discuter avec nous.