Mediapart a récemment révélé que les membres d’Avenir Lycéen, une organisation lycéenne pro-gouvernementale créée de toutes pièces par Blanquer en 2018, utilisaient à hauteur de plusieurs milliers d’euros les subventions prévues pour un congrès (qui n'a pas eu lieu) dans des hôtels luxueux (pour des rencontres avec "partenaires") durant cet été. Libération a ensuite montré, preuves à l’appui, le contrôle total du ministère sur cette association créée spécifiquement pour s'opposer aux mobilisations. Ce sont donc loin d’être de simples “histoires cousues de fil blanc par l’ultra-gauche”, comme l’affirme le ministre.
Durant la mobilisation pour le retrait de la réforme Blanquer en 2018, cette organisation en appelait au "dialogue social", et à l’arrêt de la mobilisation… ce qui fut un échec total. Si cette organisation ultra-minoritaire est élue dans les instances de l'éducation nationale, c'est justement parce que, comme tous les dispositifs « démocratiques » mis en place par l'Etat, celles-ci ne sont qu'une caution consultative qui ne permet en rien de s'opposer à la politique gouvernementale : elles sont donc très peu investies par notre camp social qui préfère souvent la rue et la mobilisation à la base à ces institutions.
Le revers de la médaille de ce « dialogue social » avec les lycéen-ne-s des classes populaires est en fait la matraque et le gaz lacrymogène, comme le montrent aujourd’hui les violences policières dans le cadre de la mobilisation lycéenne sous le confinement. Nous exigeons l’abandon des poursuites pour l’ensemble des lycéen-ne-s interpellés.
Cette affaire n'est qu'un exemple de plus de la stratégie d’étouffement de la contestation de la jeunesse de la part de ce gouvernement détesté. Très isolé politiquement même après un court instant d’ « unité nationale » après l’assassinat de Samuel Paty, le gouvernement enfonce le clou de la mue autoritaire du régime pour continuer de protéger sa classe parce qu'il sait que les lycéen-ne-s ne se laissent pas endoctriner par sa politique, et qu'une mobilisation d’ampleur de la jeunesse lycéenne peut entraîner celle de beaucoup d’autres secteurs. Mais pour cela nous devons nous organiser, entre lycéen•ne•s mais aussi avec toute notre classe, indépendamment de l'Etat, pour construire des mobilisations massives contre les lois liberticides et contre tout ce système capitaliste, raciste et patriarcal !
Depuis la rentrée de la Toussaint, les lycéen-ne-s et les personnels d’éducation (AED, AESH, enseignant-e-s) se mobilisent pour un meilleur protocole sanitaire et pour de meilleures conditions de travail et d’étude dans les établissements. S’enfonçant dans sa gestion criminelle de la crise sanitaire, le gouvernement refuse d’embaucher du personnel supplémentaire à hauteur des besoins, dans la santé comme dans l’éducation nationale. Pour des embauches massives dans l’éducation nationale ! Pour le maintien des demi-groupes dans tous les établissements ! Blanquer démission ! A bas la criminalisation des mouvements de la jeunesse et du monde du travail !