Macron et Castex annoncent multiplier les mesures pour « sauver l’économie ». Le gouvernement chercherait à présent à rassurer les jeunes. C’est original, les mesures prises pour « favoriser l’insertion sur le marché du travail » sont une main tendue, et pleine de cadeaux, au patronat.
Les mesures : exonération des « charges », 4 000 euros pour chaque entreprise embauchant un ou des jeunes de moins de 25 ans, une aide de 5 000 à 8 000 euros pour l’embauche des apprentis… Et pour les étudiantEs boursiers, le gouvernement fait la charité avec ses repas à un euro, plutôt que d’augmenter le montant des bourses. Pour les 700 000 jeunes attendus sur le marché du travail, le gouvernement favorise les emplois précaires et mal payés, comme les 300 000 contrats d’insertion, ou les 100 000 services civiques en plus. Bref, aucun signe de mesures pour réellement améliorer les conditions de vie, de travail ou d’emploi des jeunes.
Derrière les annonces cherchant à répondre aux inquiétudes bien réelles d’une grande partie des jeunes salariés ou étudiants ou les deux, c’est la continuité d’une politique anti-ouvrière de précarisation toujours plus forte des travailleuses et des travailleurs qui reste la réponse du gouvernement au service du capital. Des mesures pour le patronat d’un côté, et de l’autre des formations accélérées pour que les jeunes soient occupés puis rapidement… sur le marché de l’emploi et au chômage ! Travailler tu devras, précaire et mal payé tu seras !
« L’économie, c’est l’initiative et l’entreprise » : Castex dans le texte
Pour les jeunes déjà salariéEs, en contrat précaire, voire déjà au chômage ou sous la menace des licenciements, les problèmes sont les mêmes en pire que ceux du reste de la classe ouvrière attaquée de partout et livrée à elle-même par les directions syndicales qui se réjouissent du simple report de la réforme de l’assurance chômage ou des retraites.
La CGT annonce dans un communiqué qu’elle « note un changement de méthode et une meilleure considération des organisations syndicales comme actrices incontournables sur les sujets du travail, de l’emploi des jeunes, de la lutte contre le chômage et de la relance de l’économie [et] prend acte avec satisfaction des engagements du Premier ministre ». Mais malgré un report de… cinq mois dans un contexte où les patrons ont mieux à faire, Castex et ses ministres n’ont jamais affirmé qu’ils ne comptaient pas aller jusqu’au bout ! La réforme des retraites, en plus de revoir à la baisse les pensions, repousse l’âge de la retraite, maintenant les salariéEs les plus âgés au travail, ce qui favorise notamment le chômage des jeunes. Pour le patronat, grassement aidé par le gouvernement sous prétexte d’aider les jeunes, le chômage, d’autant plus lorsqu’il est massif, est un moyen de pression sur tous les travailleurEs.
C’est par l’absence d’embauches, les licenciements, l’augmentation du chômage et la dégradation des conditions de vie et de travail des jeunes, et du reste des salariéEs, que le patronat répond à la crise sanitaire. À Nokia, Air France ou dans les secteurs de la santé, de nombreux et nombreuses travailleurEs ont manifesté leur refus de voir passer leurs vies avant les profits du grand patronat. D’autres segments de la jeunesse, encore en formation, sont eux aussi sortis dans la rue, à l’occasion des rassemblements contre le racisme et les violences sexistes. Ces expressions de colère qui font l’actualité sont parties pour durer. Le coup de com’ du patronat mené par Macron sur les mesures pour les jeunes traduit la crainte qu’elles débouchent sur une contestation généralisée. Une rentrée explosive et déterminée !