Publié le Vendredi 14 mars 2025 à 17h00.

Les jeunes de Montpellier continuent de mobiliser en faveur des PalestinienNEs

« À Paul-Va, le sionisme ne passera pas ». À Montpellier, la lutte des étudiantEs contre les accords avec les universités israéliennes se construit.

Environ de 200 étudiantEs se sont rassemblés le mardi 4 mars après-midi devant le bâtiment administratif de l’université Paul-Valéry pour une manifestation organisée par le Comité universitaire Palestine Montpellier (CUPM). À l’intérieur était débattue en conseil académique une motion, proposée par le Comité Palestine, demandant la suspension des accords entre l’université Paul-Valéry et trois facultés israéliennes.

Mettre fin au partenariat avec l’université de Tel-Aviv

Le CUPM s’est formé en novembre 2023 à la suite de l’appel des étudiantEs de Birzeit en Cisjordanie. Cet appel invitait la communauté universitaire du monde entier à soutenir les voix palestiniennes, intensifier la solidarité et à participer à isoler Israël par une stratégie de boycott économique et académique. Cette stratégie s’inspire du combat victorieux contre l’apartheid sud-africain. Les universités israéliennes sont ciblées car elles collaborent activement avec l’État colon israélien et son armée génocidaire : bourses spécifiques aux étudiants réservistes, partenariats de recherche sur les équipements militaires, cursus de formations des cadres de l’armée... L’université de Tel Aviv, avec laquelle l’université Paul-Valéry de Montpellier a un partenariat, a par exemple développé la doctrine Dahiya, recommandant de frapper les infrastructures civiles palestiniennes avec une force disproportionnée et d’infliger le maximum de destructions.

Partenariat avec l’université palestinienne de Birzeit rétabli

Au printemps 2024, après une succession de manifestations et un envahissement du bâtiment administratif, le comité avait réussi à obtenir un rendez-vous avec le vice-président de l’université. La suspension des accords avait été écartée au prétexte de la défense de la liberté académique, cependant la mobilisation a permis de rétablir l’accord de partenariat avec l’université palestinienne de Birzeit. Cette réponse restait insuffisante pour le comité et vue comme une position de fausse neutralité renvoyant dos à dos colon et colonisé. 

Une motion et des mobilisations

Lors des élections étudiantes de novembre 2024 le comité a soutenu deux listes se positionnant clairement en soutien à la Palestine, et dispose maintenant de plusieurs éluEs alliéEs. Grâce à ces éluEs, le comité a pu déposer une motion de suspension des accords en conseil académique (instance rendant des avis et prenant des décisions relatives à l’offre de formation et la recherche). Malgré la mobilisation de 200 étudiantEs pendant une manifestation de près de trois heures en parallèle de la discussion et du vote, la motion a été rejetée avec 38 voix contre, 18 voix pour et 2 abstentions.

Information notable, le vote de cette motion s’est fait à bulletins secrets, alors que les scrutins sont d’ordinaire publics dans cette instance. Un élu étudiant nous a dit n’avoir jamais vu un vote à bulletins secrets en plus de deux ans.

Cette stratégie mêlant lutte institutionnelle et tentative d’imposer un rapport de forces par la mobilisation étudiante sera de nouveau à l’œuvre lors du prochain rendez-vous ce mardi 11 mars, pour le vote de la motion en conseil d’administration. On n’arrêtera pas de parler de la Palestine et du colonialisme !

Kiks (Jeunesses Anticapitalistes)