Tous les médias nous assènent qu’avec l’annonce de son plan d’aide aux jeunes, Sarkozy se serait transformé en ami des jeunes pour l’égalité sociale. Pourtant à bien y regarder ce plan est loin d’être un cadeau pour les jeunes, au contraire.
La mesure phare de ce plan est l’extension du RSA aux jeunes de moins de 25 ans ayant travaillé deux ans dans les trois dernières années. Rappelons que le RSA est un complément de revenus versé par l’Etat pour les salariés qui perçoivent, pour l’emploi qu’ils occupent, un salaire plus faible que les allocations qu’ils toucheraient s’ils ne travaillaient pas.
Loin d’être un cadeau pour les salariés, c’est surtout une aubaine pour les patrons qui peuvent continuer de proposer à des salariés des emplois précaires, à temps partiel et payés une misère.
Avec le plan pour les jeunes de Sarkozy, les jeunes aussi pourront occuper ce type de jobs pourris. Alors que le problème principal des jeunes qui arrivent sur le marché du travail est la précarité avec 8 jeunes sur 10 qui aujourd’hui occupent un emploi précaire (CDD, Intérim…), le « RSA jeune » va sans doute renforcer ce phénomène.
Le plan annonce aussi des « dotations d’autonomie ». 8 000 jeunes de 18 à 25 ans, désireux de s'autonomiser, se verront attribuer 3 000 euros pendant deux ans maximum pour financer certaines dépenses (formation…). Leurs parents devront renoncer aux allocations familiales. 8 000 jeunes de 18 à 25 ans en difficulté bénéficieront d'un revenu garanti d'environ 250 euros par mois s'ils signent un accord de formation ou acceptent un emploi. 6 000 jeunes de 16 à 18 ans bénéficieront d'une aide maximale de 2 500 euros s'ils reprennent une formation. En résumé, ces mesures concerneraient 22000 jeunes et pour des montants dérisoires. Sarkozy n’a sans doute jamais vécu avec 1 000 euros par mois pour ne pas se rendre compte qu’avec 250 euros par mois c’est carrément impossible. Face à un taux de chômage qui atteint 23,5 %, avec plus de 100 000 jeunes qui vivent en dessous du seuil de pauvreté, 420 000 jeunes chômeurs de moins de 25 ans qui se retrouvent sans aucun minima sociaux, l’annonce d’une aide de 250 euros pour 2 400 jeunes est presqu’un affront.
Le plan annonce aussi une série de mesures qui n’ont pas grand chose avoir avec l’emploi des jeunes : la possibilité de devenir président d’une association ou chef d’entreprise dès 16 ans, l’augmentation du nombre de services civiques volontaires ou encore l’extension aux apprentis des droits attachés à la carte d’étudiant.
Face à ces mesures, nous réaffirmons qu’un véritable plan d’urgence pour la jeunesse serait :
. l’interdiction de tous les contrats précaires, un CDI pour tous
. des diplômes nationaux reconnus par les conventions collectives
. la création d’une allocation d’autonomie à hauteur du Smic pour tous les jeunes de 16 à 25 ans, qui permettrait à tous de vivre, d'étudier et de se former
. la diminution du temps de travail. Pour lutter contre le chômage, il faut partager le travail entre tous : 32h de travail par semaine.