Publié le Lundi 12 août 2013 à 09h55.

Les ateliers de la Commission nationale formation à l’université d’été 2013

Deux cycles cette année : celui consacré aux « figures du mouvement ouvrier » en continuité avec les années précédentes, et un consacré à la lutte contre le fascisme dans les années 1930

 

 

Cycle : figures du mouvement ouvrier, des féministes dans la révolution russe

 Ce cycle démarré à l’occasion de la 1ère université d’été du NPA a pour objectif de donner un aperçu varié sur l’histoire du mouvement ouvrier révolutionnaire, tant d’un point de vue géographique que de la diversité de ses courants, au travers de quelques trajectoires personnelles, quelques « figures » souvent marquantes, et d’autres parfois un peu oubliées. Le thème de cette année est celui de la révolution russe, mais sous un angle particulier, celui de l’intervention de militantes aux choix assez différents voire divergents face à la révolution et au stalinisme, mais qui ont eu en commun d’avoir été des pionnières du féminisme au sein du mouvement ouvrier.

Atelier 1 : Clara Zetkin (1857-1933)

Fondatrice souvent méconnue de la journée internationale du droit des femmes le 8 mars, elle est membre du parti social-démocrate allemand en 1881 et dirige le magazine féminin socialiste Gleichheit ("Egalité") de 1891 à 1916. Très liée à Rosa Luxemburg, elle est emprisonnée en 1916 et rallie les spartakistes en 1918, puis joue un rôle important dans la fondation du Parti communiste allemand (KPD). Elle dirige le secrétariat féminin de la IIIème Internationale tout en étant élue au Reichstag en tant que députée communiste. Bien qu’opposée à la politique de Staline, sa conduite reste dictée par une conviction : la défense de l’URSS et du parti sont le seul moyen de préserver l’avenir de la révolution.

Bibliographie :

Gilbert Badia : Clara Zetkin, féministe sans frontières. Les éditions ouvrières. 1993

Les textes des premiers congrès de l’Internationale communiste sont disponibles sur marxists.org, notamment sur la mise en place du travail en direction des femmes.

 

Atelier 2 : Alexandra Kollontai (1872-1952)

L'histoire a surtout retenu sa participation à « l'Opposition Ouvrière » en 1921, mais ce n'est qu'un épisode d'une vie militante mouvementée, extraordinaire, riche et parfois déroutante.

Fille de noble, elle devient révolutionnaire professionnelle chez les... mencheviks. Avant la 1ère guerre mondiale, elle est une militante « social-démocrate » européenne (elle a adhéré notamment au SPD allemand). Elle rejoint les bolcheviks en 1915 sur les questions de la guerre et de l'internationalisme.

Elle milite inlassablement pour l'émancipation des femmes travailleuses. Elle devient la première femme ministre au monde (commissaire du peuple à l'assistance publique dans le 1er gouvernement soviétique en octobre 1917). Elle est à l'origine de la plupart des conquêtes féministes de la jeune Russie soviétique : mariage civil, divorce, avortement, service public de maternité, protection de l'enfance, etc.

Ralliée au stalinisme, ambassadrice de l'URSS bureaucratisée, elle est l'un des rares dirigeants de la révolution d'octobre à ne pas avoir été assassiné par Staline.

Bibliographie :

« Les bolcheviks par eux-mêmes » de Haupt-Marie, éditions Maspero 1969

« Lénine » de Jean-Jacques Marie, éditions Balland 2004

Des oeuvres d'Alexandra Kollontaï, notamment « l'Opposition Ouvrière » 1921, « Conférence sur la libération des femmes » 1925, sont disponibles sur le site :

http://www.marxists.org/francais/kollontai/index.htm

 

Atelier 3 : Emma Goldman (1869-1940)

Elle est une figure de premier plan de l'anarchisme et du féminisme.

Née en Russie sous le tsarisme, elle fuit les pogroms antisémites et sa famille en partant aux Etats-Unis à 20 ans, et travaille  comme ouvrière. Révoltée par le procès truqué contre les martyrs d'Haymarket, elle rejoint le mouvement libertaire local. Elle en devient rapidement  l'une des oratrices les plus recherchées, recherche en permanence des fonds pour diverses causes, soutient toutes les luttes ouvrières, écrit des dizaines de textes, d'articles sur la révolution sociale, la contraception, l'amour libre et contre la première guerre mondiale. Elle collectionne les arrestations et les peines de prison (4 ans en tout).

Contre d'autres libertaires, elle soutient avec enthousiasme Lénine et les bolcheviks au début de la révolution russe. Expulsée des Etats-Unis en 1919, elle se rend en Union Soviétique pour mettre toutes ses forces au service de la révolution. Mais la réalité du pouvoir crée un malaise qui va en s'amplifiant jusqu'à Cronstadt, et elle devient opposée au pouvoir des bolcheviks. Après sa sortie d'URSS en 1920 elle écrit un texte "Ma désillusion en Russie" qui explique son évolution.

En 1936 elle se rend en Espagne pour soutenir la révolution. 

Bibliographie :

De l'amour et des bombes : Epopée d'une anarchiste : Emma Goldman (Auteur) Cathy Bernheim  et Annette Lévy-Willard (traductrices) André Versailles éditeur 

La rébellion de Kronsdadt et autres textes : Alexandre Berkman et Emma Goldman Editions La digitale

 

Cycle : à la découverte des années 30, la lutte contre le fascisme

1929-1939 : la crise généralisée du capitalisme combinée à la désorientation du mouvement ouvrier aboutissent au fascisme, à la guerre mondiale et à ses millions de morts.

L'objet de ce cycle d'exposés est revenir sur les leçons qui peuvent être tirées de ces épisodes si riches en enseignements, à l'heure où le système capitaliste est plongé dans une crise d'ampleur équivalente.

Un premier exposé reviendra sur la crise économique elle-même et ses mécanismes. Il tentera notamment de répondre à la question de savoir si une "bonne" politique économique aurait pu éviter la catastrophe. Nous reviendrons ensuite sur les leçons de la lutte antifasciste dans l'Allemagne pré-nazie, la nécessité vitale de mener une politique unitaire contre la peste brune. Puis un retour sur la France de 1934-38 permettra d'introduire la politique de Front Populaire et ses conséquences.

Enfin un exposé relatif à la révolution espagnole permettra de  revenir sur la question "républicaine" à l'heure où celle-ci est l'objet de tant de discussions à gauche....

 

Atelier 1 : la crise de 1929, une analyse marxiste

La "Grande Dépression" : c'est la plus grave, la plus tragique crise que le capitalisme ait jamais connu. L'effondrement brutal, et mondial, de la production, des dizaines de millions de chômeurs, la montée du fascisme mais aussi des luttes ouvrières et révolutionnaires, la marche à la guerre. Nous tenterons de lui appliquer une analyse marxiste. Qu'est-ce qu'une crise ? Pourquoi celle de 1929 s'est-elle transformée en Grande Dépression ? Que penser des "solutions à la crise" dont on parle parfois, du New Deal... à la guerre mondiale ? Un spectre hantera bien sûr notre réflexion : la crise actuelle, la plus grave depuis celle de 1929.

Bibliographie :

Karl Marx Les crises du capitalisme (recueil préfacé par Daniel Bensaïd, Demopolis)

Isaac Joshua La crise de 1929 et l'émergence américaine (Puf)

B. Gazier La crise de 1929 (Puf Que sais-je ?)

Léon Trotsky Le marxisme et notre époque (site marxists.org, un texte de 1937)

 

Atelier 2 : la montée du nazisme dans les années 30 et la politique de front unique

On fait souvent référence, dans l'analyse de la situation actuelle, à la crise des années 30 ou à la crise des années 30 au "ralenti". La crise des années 30 a pourtant sa propre singularité. On ne peut comprendre la spécificité de cette situation, sans prendre en compte les effets de la première guerre mondiale, la crise économique de1929-1930, et la lutte à mort entre révolution et contre révolution dans l'Europe de l'époque.

Quelle est la particularité du fascisme, et en particulier du nazisme comme mode de domination politique des classes dominantes? Quelle a été la politique de la social-démocratie et du stalinisme face au nazisme ? Quelles ont été les propositions de Léon Trotski pour le front unique contre le fascisme dans toutes ses dimensions: théoriques, pratiques, dans la lutte quotidienne et politique centrale, dans la mobilisation unitaire des socialistes, communistes, syndicalistes, dans les grèves comme au parlement ? Cette politique du front unique, défendue par Trotski dans la tragédie allemande, des années 30 est un des apports essentiels à la tactique et à la stratégie révolutionnaire.

Bibliographie :

"Comment vaincre la fascisme"  de Léon Trotsky, édition Buchet/Chestel, 1973 

 

Atelier 3 : la lutte contre le fascisme en France et le front populaire

Au début des années 30 en France, la grande crise pousse des centaines de milliers de travailleurs vers le chômage, la misère et la soupe populaire. Le renforcement des ligues fascistes montre que le mouvement ouvrier français n'est pas à l’abri d’une menace semblable à celle de l'Allemagne. Ni le Parti Socialiste, ni le Parti Communiste, n’offrent pourtant de perspective politique et ne proposent de moyens organisationnels concrets pour affronter cette montée du danger représenté par l’extrême droite.

Le 6 février 1934, les ligues fascistes descendent dans la rue et déclenchent une nuit d’émeute, montrant qu’elles sont capables d’aller au-delà des attaques ponctuelles contre les organisations ouvrières et les militants de gauche. Le 12 février, ce sont les travailleurs qui imposent l'unité dans la rue et la grève à leurs organisations pour faire barrage aux fascistes.

Avec le revirement du PCF et la fin de sa politique sectaire c'est la politique de Front populaire qui démarre juste après : s’agit-il enfin de proposer aux travailleurs et aux organisations ouvrières des objectifs communs correspondant à leurs intérêts de classe ? S’agit-il de réaliser des actions communes pour faire face aux bandes fascistes ? S’agit-il d’agir pour élargir et généraliser les grèves qui deviennent de plus en plus nombreuses et de plus en plus radicales, en donnant aux travailleurs en lutte des perspectives communes ?

Bibliographie :

Pierre Broué et Nicole Dorey, « Critiques de gauche et opposition révolutionnaire au Front populaire (1936-1938) », Le Mouvement social, n° 54, janvier-mars 1966, p. 91-133 ;

Jacques Danos, Marcel Gibelin, Juin 36, deux vol., Paris, réed. Maspero, 1972

Jacques Kergoat, La France du Front populaire, Paris, La Découverte, 2003

Léon Trotsky : « Où va la France ? », Série de textes écrits entre octobre 1934 et décembre 1938, publiés dans Le Mouvement communiste en France (1919-1939), Paris, Les Éditions de Minuit, 1967, textes choisis et présentés par Pierre Broué.

Robert Soucy, Fascisme français ? 1933-1939, Paris, Editions Autrement, 2004.

 

Atelier 4 : révolution et contre-révolution en Espagne : la défense de la république pouvait-elle protéger du fascisme ?

Il s’agit, dans cette séquence de revenir sur la période qui commence en 1931 avec le départ du roi Alfonse XIII et la proclamation de la république, et s’achève en 1939 avec l’instauration, après trois ans de guerre civile, de la dictature de Franco.

Derrière cette guerre civile qui semble opposer la « démocratie » à la « dictature » et au « fascisme », se déroule en fait un immense affrontement de classe, exacerbé par la grande crise de 1929. Et quand en juillet 1936, ouvriers et paysans se lèvent pour s’opposer au coup d’Etat des généraux, c’est une véritable révolution qui commence dans la zone non occupée par les troupes franquistes. Une révolution que le gouvernement de la république, parti communiste en tête, s’attèlera à mettre au pas par la pire des répressions, au nom de la « défense de la démocratie ». La contre-révolution républicaine s’achèvera en 1937 par la défaite de ceux qui pensaient que seule une révolution pouvait constituer un obstacle au fascisme : moins de deux ans commençaient 38 années de dictature sanglante. 

 Bibliographie :

Révolution et contre-révolution en Espagne, Felix Morrow

La révolution et la guerre civile en Espagne, P. Broué et E.Témime

Le premier n’est plus édité en français, mais les deux sont sur le site www.marxists.org, où l’on trouvera aussi beaucoup d’écrits de Trostky sur l'Espagne, parmi lesquels :

La révolution espagnole et les dangers qui la menacent (28 mai 1931)

Leçon d’Espagne : dernier avertissement (7 décembre 1937)

 

 

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