Publié le Mercredi 8 octobre 2014 à 14h10.

C’est encore trop !

Ce dimanche 5 octobre, le mouvement réactionnaire bleu, blanc, rose a rassemblé des dizaines de milliers de personnes à Paris et quelques milliers à Bordeaux. En retrait par rapport à la dernière mobilisation de février, la « Manif pour tous » a une nouvelle fois vu défiler, outre des réacs de tout poil, plusieurs ténors de l’UMP et de l’extrême droite. Toutes et tous venus rappeler que la famille se réduisait à un modèle unique : un père, une mère au foyer et des gentils enfants...Cette manifestation prétendument « apolitique » a été un grand moment pour fustiger le mariage pour tous et toutes, le coup de rabot annoncé sur les allocations familiales, la procréation médicalement assistée (PMA) et surtout la gestion pour autrui (GPA). Outre François Hollande, les cibles principales étaient bien évidemment deux femmes issues de l’immigration et d’un département d’outre-mer, Najat Vallaud-Balkacem et Christiane Taubira...Du côté de l’UMP, la tentation de ratisser sur ces terres extrémistes est évidemment là afin de tenter de se refaire un « électorat ». Plusieurs députés de droite, traditionnels soutiens de la « Manif pour tous », ont donc manifesté : Claude Goasguen, Philippe Gosselin, Henri Guaino, Hervé Mariton. Laurent Wauquiez et Xavier Bertrand, tous opposés de longue date au « mariage homosexuel ». À leur côté ou en tout cas pas très loin, on a également pu voir certains éluEs, cadres et militantEs du Front national, tel que Louis Aliot et Marie-Christine Arnautu, tous deux vice-présidents du parti frontiste, la députée du Vaucluse Marion Maréchal-Le Pen, Nicolas Bay, secrétaire général adjoint, Stéphane Ravier, sénateur des Bouches-du-Rhône et maire du 7e secteur de Marseille, ainsi qu’Aymeric Chauprade, eurodéputé et conseiller de Marine Le Pen...En reprenant le vocabulaire de la gauche – « manif » et « marchandisation » – ainsi que le graphisme de l’altermondialisme et de la gauche radicale, la droite et l’extrême droite comptent bien profiter de la crise politique pour délégitimer et vider de contenu toutes les valeurs défendues par le mouvement ouvrier. La lutte contre leurs idées ultra-réactionnaires est devenue une urgence. Nous ne pouvons les laisser occuper la rue et drainer la haine. Même si la mobilisation s’est affaiblie, des dizaines des milliers de manifestantEs, c’est encore trop !

Sandra Demarcq