Dimanche 30 juin, au lendemain de la Marche des Fiertés, à l’appel du collectif OuiOuiOui, une réunion lançait un nouveau réseau LGBTI combatif pour poursuivre les mobilisations jusqu’au bout. En effet, telle qu’elle a été votée, la loi laisse de côté de très nombreuses revendications.Certains couples homosexuels se voient privés de mariage, selon une circulaire signée par Christiane Taubira. Les ressortissants de 11 pays (dont l’Algérie, le Maroc, la Pologne, la Serbie, et la Tunisie) ne peuvent profiter de la nouvelle loi, au prétexte d’accords signés par la France. Les conditions du mariage sont soumises à la loi de leur pays respectif, dont des lois religieuses ! Il s’agit d’une loi d’exception que le gouvernement et ses soutiens se sont bien gardés de divulguer lors de l’annonce du passage du mal nommé « mariage pour tous » ! Taubira suit donc la politique de son collègue Valls. Des associations de défense des étrangers LGBTI et de juristes commencent à s’organiser pour exiger l’égalité complète, sans discrimination de nationalité.La « présomption de parenté », permettant au conjointE du parent biologique d’être considéré comme parent légal, a été refusée par le Parlement. Les couples homos devront passer par une procédure d’adoption pour leurs propres enfants.La PMA, ouverte aux couples hétérosexuels stériles, ne l’est pas pour les couples lesbiens, ni pour les couples incluant une ou deux personnes trans.Les trans devront toujours suivre des procédures judiciaires lourdes, humiliantes et onéreuses, pour leur changement d’état civil. Par ailleurs, la transition est difficile et très mal remboursée, à moins de suivre un protocole arriéré et contraignant sous l’autorité d’une équipe médicale souvent transphobe.
Pour l’égalité réelleLes moyens pour la lutte contre l’homophobie et la transphobie, sont toujours insuffisants alors que les agressions contre les lesbiennes, gays, bis et trans se sont multipliées ces derniers mois.. Le matin même de la Marche des fiertés parisienne, une camarade lesbienne du NPA a été agressée à la gare Saint-Lazare.Les mobilisations autour de l’enseignement de la notion de genre dans l’Éducation nationale seront nos prochains rendez-vous. Incluant la question de la PMA, elles sont nécessaires pour déconstruire l’idéologie sexiste et homophobe. Mais il importe aussi de créer nos propres échéances afin de ne pas suivre simplement le calendrier du gouvernement.Devant les reculs du gouvernement et la montée de l’extrême droite, nous ne devons pas renoncer. Face aux violences, reconstruire un mouvement LGBTI auto-organisé est une étape incontournable pour redonner confiance. La solidarité active de touTEs celles et ceux qui croient à l’égalité réelle et qui veulent lutter contre le patriarcat et le capitalisme est nécessaire.
CorrespondantEs de la commission LGBTI