Cette rentrée est difficile pour les locataires. Elle est, comme pour tout le monde, sous le signe de l’inflation : de l’ordre de 20 % pour les produits alimentaires. Le logement aussi est source de hausses des prix, moins visibles mais bien réelles, qui frappent en particulier les foyers modestes.
Le loyer, les charges locatives, qui prennent une part de plus en plus importante du pouvoir d’achat des ménages, connaissent eux-mêmes des hausses liées au prix de l’énergie. Fin 2021 le prix du gaz s’est envolé. Il a atteint des sommets en 2022. Aujourd’hui, même revenu à un niveau moindre, il reste plus élevé qu’en 2021 et va continuer à impacter les prix des charges et des loyers.
Les bailleurs appliquent la hausse maximale
Le gouvernement a été contraint de prendre des mesures en trompe-l’œil de « protection » des locataires. Il a fait voter à l’Assemblée nationale un plafond de 3,5 % pour la hausse de l’IRL (l’indice de référence des loyers). Ce qui devrait être un maximum devient la norme pour les bailleurs et les propriétaires qui se calent sur ce chiffre pour appliquer leur hausse. Cela s’est déjà passé ainsi en 2023, et il faut s’attendre à ce qu’il en soit de même en 2024. Les bailleurs sociaux doivent décider à l’automne du niveau de la hausse des loyers qu’ils vont appliquer.
De plus, les boucliers tarifaires que le gouvernement a mis en place ne prennent en charge qu’une petite partie des hausses des charges (eau chaude, chauffage, entretien…). Ils sont compliqués à mettre en œuvre. Leurs calculs ont reporté la régularisation des charges 2022 à la fin de l’année 2023. À cela il faudra rajouter les provisions de charges appelées en 2024 sur les factures 2023, et comme les prix ont été très changeants et franchement à la hausse, on peut être sûr qu’elles le seront aussi.
La fin de l’année 2023 et le début de l’année 2024 vont donc concentrer un maximum de hausses dans le logement, public ou privé.
Avec elles, c’est le retour des procédures judiciaires contre celles et ceux qui sont contraintEs de s’endetter, avec à la clé la cohorte des expulsions qui ne cesse de grossir. Le gouvernement a tout prévu. Il a fait adopter au printemps la loi Kasbarian-Bergé qui renforce la répression contre les squats ou les locataires endettéEs.
Se mobiliser tous ensemble le 30 septembre
Les locataires ne sont pas restéEs sans réaction ces deux dernières années. Rassemblements, manifestations se sont multipliées pour dire le refus de ces hausses, pour exiger le gel des charges et des loyers. Mais beaucoup de collectifs de locataires se sont constitués et mobilisés au vu de la quittance de loyer, en réaction, souvent de façon dispersée, chacun dans son coin, son quartier. Aujourd’hui on sait les hausses qui viennent, et pour peser sur le gouvernement et les bailleurs, ce serait bien de se mobiliser ensemble avant qu’elles ne s’appliquent.
C’est le pari du 30 septembre. À l’initiative du DAL, à l’appel de la Plateforme Logement, un texte, une affiche circulent, que chacun chacune peut reprendre à son compte, modifier, diffuser, pour se mobiliser le même jour. Construisons ensemble la riposte des locataires. Il n’y a que ce langage-là que le gouvernement et les bailleurs peuvent comprendre.