Le logement est devenu, avec l’obligation du confinement, le lieu essentiel de résistance au virus. Or il n’y a quasiment rien eu, dans les décisions gouvernementales, en soutien aux habitantEs confinés des quartiers populaires. Macron a tout de suite annoncé des reports de charges, de loyer pour les entreprises... mais rien en ce qui concerne les habitantEs, si ce n’est un report de deux mois de la fin de la trêve hivernale. Un minimum bien insuffisant.
Les revenus de beaucoup de salariéEs sont remis en question, par le chômage technique, par l’arrêt des missions d’intérim, par la garde des enfants souvent faite par les femmes, par la disparition des boulots précaires, alors que les dépenses sont en hausse : plus de cantines scolaires ou de restaurants d’entreprise, des repas à la maison plus nombreux, davantage de charges d’eau et d’électricité, le prix des denrées de première nécessité en hausse...
Il n’est pas acceptable que les salariéEs se voient précarisés dans leur logement alors qu’ils et elles doivent faire face à une pandémie dont ils ne sont pas responsables. Déjà qu’une grande partie du monde du travail paie le prix fort en continuant à travailler, s’exposant au virus, vivant dans des logements modestes...
Le gouvernement doit prendre immédiatement des mesures de soutien aux locataires, ce qui passe par l’exonération des loyers pour la période du confinement applicable à tous les bailleurs publics ou privés. Il doit annuler toutes les poursuites pour dettes et les procédures d’expulsion engagées dans cette période. Il doit prolonger la trêve hivernale jusqu’en mars 2021, prononcer un moratoire sur les crédits immobiliers des propriétaires occupants, et réquisitionner les logements vides pour mettre à l’abri les sans-logis ou mal-logés.
De plus, ce gouvernement a engagé une réforme de l’APL en 2018 qui a ponctionné les bailleurs sociaux pour renflouer ses caisses, fragilisant le logement social. Aujourd’hui il doit rendre l’argent qui doit servir au soutien des habitantEs face à la pandémie.