Publié le Jeudi 23 mai 2024 à 14h00.

Rennes : Réquisition, voilà le mot d’ordre !

Dans l’Anticapitaliste n° 692 du 25 janvier 2024, nous annoncions la réquisition d’un immeuble du Conseil régional de Bretagne par des migrantEs sans abri, appuyéEs par l’inter-organisation de soutien aux personnes exiléEs...

Cette ouverture a fait suite à une longue et difficile période de campement, détruit par les intempéries, puis à une mise à l’abri dans une halle de tennis, froide, humide, infestée par les rats... Toutes et tous sont maintenant au sec et ont pu se mobiliser pour rendre le lieu vivable et presque confortable, avec le soutien des collectifs de Rennes et d’Ille-et-Vilaine investis à leurs côtés. La dignité retrouvée, ça change la vie !

Quand la vie est moins dure, que les liens se resserrent, il est plus facile de prendre en mains son destin ! Depuis le 12 janvier, la vie s’est organisée avec une réunion de squat par semaine, la participation à la manifestation du 1er Mai, l’organisation d’un repas solidaire le 5 mai. La manif de lancement d’Étonnant Voyage y a fait étape le 11 mai. À chaque fois, la convivialité et la force de l’unité ont permis de partager mets, musique et danses !

Pourtant, les exiléEs qui occupent le bâtiment du conseil régional vont avoir besoin de soutien face au conseil régional (de gauche !) qui les a assignés devant le tribunal judiciaire. Le risque est grand que l’expulsion soit demandée. L’audience aura lieu le 24 mai, à partir de 9 heures, et l’inter-orga appelle à un rassemblement devant la cité judiciaire... 

Tant qu’il reste des gens à la rue, tant qu’il y a des bâtiments vides, la réquisition s’impose ! D’autres personnes occupent depuis avril un bâtiment appartenant en partie à la Ville de Rennes. Malgré un changement d’attitude de celle-ci et la promesse de travaux, les choses traînent. L’idée d’une convention d’occupation est dans l’air, mais seulement jusqu’en septembre... Et après ? 

À Rennes, plus de 200 personnes se sont mises à l’abri dans des squats (dont l’un est occupé depuis quatre ans et conventionné ; un autre est menacé d’expulsion). Huit écoles sont occupées par le collectif Élèves protégés, permettant l’accueil de 10 familles dont 23 enfants.

Face à l’offensive raciste du gouvernement, au manque de places d’hébergement d’urgence, nous allons poursuivre la mobilisation, soutenir les actions de réquisition qui vont se multiplier. Autant d’actes de résistance dans une situation où l’extrême droite fait feu de tout bois.