Publié le Lundi 24 juin 2013 à 16h30.

Saint-Denis (93) : la rénovation urbaine qui exclut !

Le 7 juin la ville et la préfecture ont fait évacuer un immeuble très insalubre, le 50 Gabriel-Péri, situé en face de celui qui avait connu un incendie meurtrier en septembre dernier. Quelques jours plus tard, c’est au tour du 103 Gabriel-Péri.Ces immeubles anciens sont déclarés insalubres et dangereux, comme près de 40 % des immeubles privés du centre ville. La municipalité a obtenu de l’État une dotation pour engager des travaux de rénovation, 50 millions d’euros, dans le cadre d’un programme qui comprend normalement un volet social pour permettre le relogement des habitantEs. Mais elle l’applique à minima.Ces immeubles sont habités par des salariés très précaires, pour la plupart célibataires, et souvent sans papiers d’origine africaine. Pour eux pas de volet social. La rue.La municipalité se vante d'un dispositif qui permet la rénovation, tout en relogeant ceux qui y vivent. Une carte postale pré-électorale pour 2014. Aujourd'hui, c’est plus d’une trentaine de personnes qui se retrouvent sans toit.

Des droits niésDepuis le 7 juin, les expulséEs ont campé devant la Basilique, puis devant la mairie. À la demande de la ville, la police est intervenue huit fois déjà pour tenter de confisquer leurs affaires, des matelas et des duvets donnés par la Croix Rouge. Un comité de soutien s’est constitué, et deux manifestations de plus 150 personnes ont eu lieu. Une déclaration de soutien des associations et organisations de la ville a été adoptée. Pourtant, le maire qui a reçu une délégation des expulsés persiste dans sa réponse policière tout en déclarant être solidaire de leur combat…La pénurie de logement pour les plus modestes, la rénovation des immeubles dégradés des centres des villes populaires, nécessitent des solutions de relogement de l’ensemble des mal-logés, comme la réquisition des logements vides que les municipalités peuvent mettre en œuvre. La ville de Saint-Denis doit choisir : le soutien aux exclus du logement ou la gestion libérale et répressive de l’espace urbain.

JMB