Publié le Lundi 14 mars 2016 à 15h14.

Toulouse (31) : 10 jours de lutte pour le logement… Et une grande victoire !

À Toulouse, le jeudi 11 février, 36 sans-abri et le DAL ont occupé le conseil régional. Au même moment, les salariéEs du 115, en grève, faisaient une action.

Le ministère a débloqué 825 000 euros mais sans régler le problème des sans-abri qui demandaient un toit. La préfecture a proposé des places d’hébergement pour les seules femmes... que celles-ci ont refusé par solidarité. C’est une solution globale pour les 36 ou rien !

Le jeudi 18 février, les sans-abri ont décidé d’installer un camp sur la place de Jean-Jaurès. Quoi de mieux que cette place pour empêcher les autorités de détourner les yeux, convaincre directement la population, médiatiser la lutte ? Les soutiens alimentaires, matériels et financiers ont afflué de la part d’associations et de la population, et une pétition a regroupé plus de 500 signatures. Dans un climat rigoureux, les SomalienEs, les Bulgares, les GéorgienEs et les FrançaisEs du campement se sont organisés.

Deux campements

Un procès a demandé l’expulsion immédiate et 2  500 euros d’amendes. Grâce à l’avocate du DAL Toulouse, la juge a décidé de les laisser passer le week-end, ne demandant aucune amende. Mardi matin, devant l’ampleur de la mobilisation, la préfecture a décidé de crever l’abcès en expulsant...

Profitant de la dynamique, un autre camp est installé l’après-midi même dans les jardins de la basilique Saint-Sernin, au nez et à la barbe des autorités qui ne s’y attendaient pas. Banderoles, musique, repas partagé et occupation, ont duré jusqu’au vendredi 26 février. La solidarité de la population et des organisations de la ville ne faiblit pas, la détermination des 36 sans-abri et des militantEs du DAL non plus.

La préfecture a reculé tout au long de la mobilisation, proposant au début 5 places, puis 15, puis 20… Elle a finalement cédé le vendredi, après une évaluation sociale qui ne fait que constater la situation précaire des 36. Au final, la préfecture a proposé l’hébergement dès le soir même de 27 personnes, 5 autres lundi suivant (elles ont été hébergés grâce au réseau militant pendant le week-end), 4 ayant trouvé une solution la veille de la négociation.

La détermination, la solidarité et la lutte ont payé ! On lâche rien !

Comzki