Publié le Mercredi 23 juin 2010 à 15h44.

Act’UP

Où en est-on de l’égalité des droits aujourd’hui en France ? Le gouvernement français est opposé à l’égalité des droits, il est homophobe. Il se targue de quelques avancées, il ne s’agit que de miettes. Le gouvernement a accordé aux trans’ une dépsychiatrisation de façade, a reconnu la journée mondiale contre l’homophobie, s’est fendu de quelques campagnes de lutte contre les discriminations, mais maintient les trans’, les pédés et les gouines dans une situation de sous-citoyenneté. Quelques améliorations ont été apportées au Pacs, mais cela fait partie d’une stratégie politique : enjoliver ce contrat pour continuer de nous refuser le droit au mariage. Pour nous, gays et lesbiennes, c’est la seule union légale qui nous soit autorisée. La France nous impose toujours son modèle de famille, sous couvert de « l’intérêt suprême de l’enfant » mais, dans le même temps, exclut du droit des milliers de gamins dont les parents sont pédés ou lesbiennes. Nous sommes homosexuelEs, et non stériles, nos enfants existent et n’ont pas la reconnaissance juridique qu’exige leur situation. Le gouvernement nous refuse le droit à fonder une famille : un couple pacsé n’a pas le droit d’adopter – la droite a retoqué une proposition de loi en ce sens il y a trois mois – et pour qu’une gouine puisse lancer une procédure d’adoption, il lui faut mentir quant à son orientation sexuelle. Les couples homosexuels sont exclus du recours à l’assistance médicale à la procréation (AMP), et la gestation ou procréation pour autrui (GPA) reste prohibée. On peut ajouter à ce contexte les agressions verbales homophobes venant de personnalités politiques. Quelle cohérence y a t-il à financer des affiches contre l’homophobie, en accueillant des personnalités homophobes sur ses listes électorales ? Quelle mobilisation envisage Act’Up-Paris face à cette situation ?Le mot d’ordre de la Gay Pride 2010 est « Violences, discriminations, ASSEZ ! Liberté et égalité, partout et toujours ». Pour en finir avec ces violences, il faut légiférer. L’égalité des droits n’est pas à espérer « un jour, quelque part »… C’est ici et maintenant que nous l’exigeons. Tant que des Vanneste, Longuet, Sarkozy, Boutin, Guérin, Accoyer, etc., pourront déballer leur haine homophobe, les violences homophobes « de rue » seront légitimées. Act’Up-Paris a saisi la Cour européenne des droits de l’homme, à la suite de « l’affaire Vanneste ». Nous aurons recours à la justice à chaque fois que cela s’avérera nécessaire. Nous n’avons rien à espérer de certaines formations politiques, nous connaissons nos ennemiEs. Il est grand temps que les partis prennent leurs responsabilités sur l’égalité des droits en s’engageant pour l’ouverture du mariage aux couples de même sexe et aux transexuelLEs, leur accès à la procréation médicalement assistée et à l’adoption. Les partis doivent se prononcer, maintenant, et aller au bout de leurs prises de position. Nous attendons aussi que les gays puissent, comme tout un chacun, donner leur sang. À chacunE, parti ou individu, de s’interroger sur sa place dans une société qui exclut une partie de ses citoyenEs au seul motif de ses préférences sexuelles.