C’est une victoire arrachée de haute lutte contre l’Europe de la répression. Mercredi 9 avril, la Cour d’appel de Paris a tranché contre l’avis du parquet général : Gino, de son vrai nom Rexhino Abazaj, ne sera pas livré aux geôles hongroises !
Pour rappel, jusqu’à sa libération sous contrôle judiciaire fin mars, notre camarade antifasciste était retenu à Fresnes depuis près de cinq mois, à cause d’un mandat d’arrêt européen émis par la Hongrie.
Ce que Viktor Orbán voulait, c’était un exemple. Punir un antifasciste qui, avec ses camarades, a levé le poing contre la tenue d’une parade néonazie qui déshonore l’Europe chaque année (la sinistre « Journée de l’honneur »). De son côté, la France pouvait entériner la criminalisation de l’antifascisme en homologuant le caractère quasi systématique du mandat d’arrêt européen, basé sur la présomption de « confiance mutuelle » entre les États membres de l’UE. Elle ne l’a pas fait.
Le comité pour la libération de Gino et ses soutiens n’ont pas faibli et, après des mois, la mobilisation a fini par payer ! Cette fois, la justice a entendu l’appel de la base : on n’extrade pas vers l’arbitraire, vers l’injuste, vers la torture.
En plus de motiver sa décision par les « risques de traitements inhumains et dégradants » que subirait Gino, la Cour d’appel de Paris a minutieusement détaillé les dérives de l’État hongrois. Disproportion des moyens utilisés, absence de présomption d’innocence, menaces sur l’intégrité physique, etc. La justice française a passé au crible le sort réservé aux militantEs antifascistes pourchasséEs par Viktor Orbán.
Ce ne sont donc pas simplement les craintes sur les conditions de détention qui ont motivé la décision de la cour, mais ce sont également les défaillances systémiques en Hongrie qui sont mises en cause. Une décision inédite, pour ne pas dire historique, en la matière.
Mais si on doit se réjouir de cette décision, il ne faut pas pour autant oublier que le mandat d’arrêt contre Gino est toujours diffusé. D’autres États pourraient décider de l’appliquer. Alors comme le rappelle si bien l’intéressé : « il y a de quoi faire la fête aujourd’hui, mais on ne va pas trop se détendre, car c’est loin d’être fini… ». #NoExtradition #FreeAllAntifa