Publié le Jeudi 6 mars 2025 à 16h00.

À Lorient, avec la Bretagne antifasciste

Après la manifestation contre l’extrême droite de Saint-Brieuc, qui en avril dernier avait rassemblé 1 500 personnes, ce fut dimanche 2 mars au tour de Lorient de regrouper les antifascistes de Bretagne.

Près de 2 000 personnes ont convergé de tous les départements bretons pour revendiquer une Bretagne ouverte et solidaire, mobilisées contre la progression des extrêmes droites, institutionnalisées ou violentes. La tentative d’implantation d’un groupuscule violent dans le pays de Lorient, la multiplication d’agressions, de menaces de mort, de tags, qui l’accompagnent, ont convaincu de la nécessité d’une riposte. L’appel, signé par 80 organisations de la région, collectifs, syndicats, partis, associations, librairies, rappelait que « la montée de l’extrême droite s’inscrit dans un contexte national mais aussi international ». Pointant la responsabilité « des politiques gouvernementales dictées par le capital » et leur « besoin d’accroître l’austérité et d’amplifier les pratiques autoritaires contre les exploitéEs et les oppriméEs », il insistait sur l’idée que « la réponse à la montée de l’extrême droite réside dans un combat pour plus de justice et d’égalité sociale, pour toutes et tous ». Et sur la nécessité de s’organiser collectivement.

Répression et détermination

Alors qu’à Saint-Brieuc les forces de l’ordre s’étaient faites discrètes et qu’il n’y avait eu en conséquence aucun problème sur le parcours, à Lorient le déploiement policier est venu rappeler le tournant autoritaire du gouvernement. Fouilles et arrestations en amont, présence pressante tout le long du parcours sont apparues comme des provocations. Présence qui n’a pas évité qu’une petite minorité s’en prenne à quelques vitrines. Empêchant au final que le cortège n’atteigne le lieu prévu pour la dispersion. Malgré cela, c’est un cortège coloré, animé, festif qui a serpenté dans les rues de la ville, porté par une fanfare et surtout par les nombreux slogans contre l’extrême droite. Sans oublier de condamner les politiques gouvernementales qui lui pavent la voie.

Un succès qui demande de tracer des perspectives

Grâce au nombre et à la détermination des manifestantEs, cette initiative aura été un succès. Mais il faudra plus qu’une manifestation pour faire reculer l’extrême droite durablement « dans nos villes et dans nos campagnes ». Car s’il est indispensable d’empêcher les groupuscules violents d’occuper le terrain, la lutte contre le fascisme qui menace doit aussi viser à faire reculer le RN et ses politiques antisociales, racistes, sexistes, homophobes et transphobes. Et cela implique de lutter contre un gouvernement qui prétend s’opposer à l’extrême droite en reprenant ses obsessions. Dans le contexte de basculement politique mondial, l’unité de notre camp social et de ses organisations est la première des conditions : construire des fronts communs à même de contester à la fois les extrêmes droites et les politiques gouvernementales. Et à partir de là, relancer des mobilisations contre l’exploitation et les oppressions, porteuses d’un nouveau projet émancipateur.

Correspondant