Publié le Samedi 4 septembre 2021 à 19h00.

Millau : des amendes au motif d’être « défavorablement connu » de la police

La Police cible un de nos camarades qui distribuait des tracts dans les boîtes à lettres de Millau le 10 juin, veille d’une réunion publique de la campagne des élections régionales avec Philippe Poutou.

Inaki a reçu une – énième – contravention chez lui, pour « non-port du masque » alors que celui-ci était obligatoire localement dans l’espace public. Pourtant, les camarades n’ont subi aucun contrôle, et portent habituellement le masque... Dans le PV, aucune information, sauf un numéro administratif de verbalisation obscur pour les non-initiéEs.

Jeu de piste pour connaître les faits

Après vérification à l’endroit indiqué par le PV, force est de constater qu’il n’y a pas de caméra. Dont acte, il semblerait que le goût immodéré de la vidéo-répression ne soit pas ici en cause… Deuxième piste, le commissariat de la Municipale. Nouvelle impasse : les policiers disent n’y être pour rien.

Pour marquer le coup et avancer, une conférence de presse a été organisée avec des soutiens le lundi 22 juillet pour faire état publiquement de la situation, et demander à la presse d’enquêter et d’obtenir des données fiables. Lors de cette conférence de presse, une invitation a été faite à se rendre ensemble au commissariat de la Nationale le lundi suivant.

Lundi 26 juillet, une trentaine de soutiens se sont rendus au RDV devant le commissariat, et Inaki a été reçu, seul. La camarade qui était présente lors de la distribution de tracts a été éconduite...

Après un entretien tendu, au cours duquel l’agent a menacé Inaki d’outrage lorsque celui-ci a exigé des réponses devant la stratégie de fuite du fonctionnaire, le bilan est celui-ci :

– Le policier affirme avoir le droit de verbaliser à distance, sans devoir interpeller. Reconnaître un « militant défavorablement connu des services » suffit.

– Inaki a le droit de contester, mais ce sera sa parole contre celle des policiers assermentés.

Ce n’est pas fini

Quand Inaki a demandé au policier s’il y avait d’autres amendéEs pour non-port du masque à cette époque, son interlocuteur lui a répondu « je n’ai pas à vous le dire ». Aussi, nous lançons un appel à témoins : qui a reçu une contravention pour « non-port du masque » début juin à Millau ? Nous faisons le pari que les chiffres seront très limités, et qu’il s’agit bien d’une politique de ciblage, avec un vieux fond revanchard aux limites du personnel et de la politique.

L’affaire n’en restera pas là, et Inaki va contester l’amende. Nous allons continuer à nous mobiliser car ce qui est en jeu dépasse naturellement sa situation personnelle. Il s’agit de résister, pied à pied, à toutes les attaques systématiques contre les militantEs et aux dérives liberticides d’un système qui se dote des outils d’un contrôle total, au bon vouloir des « assermentés ». Ces braves gens qui votent à une très large majorité pour les fascistes, qui manifestent pour suspendre l’État de droit et qui s’autorisent de multiples arrangements avec les faits, en fonction de leurs seuls intérêts et de leur sentiment de toute-puissance et d’impunité totale.