Le week-end des 20 et 21 mars sera l’occasion de nombreuses mobilisations contre le racisme en défense des libertés : au côté des sans-papiers, contre les violences policières, en opposition aux lois « séparatisme » et « sécurité globale ».
«Contrôles au faciès et harcèlement policier dans les quartiers : la police étouffe les jeunes, la justice étouffe les affaires. Et viennent les lois punitives de sécurité globale et contre le prétendu séparatisme. Chacun chez soi, les moutons seront bien gardés : de moins en moins de droits pour circuler, se rassembler, manifester. Frontières fermées aux migrantEs, des milliers de mortEs, hommes, femmes, enfants, noyéEs en mer, asphyxiéEs dans des camions, tuéEs sur les routes, dans la rue. » Les premières lignes de l’appel de la Marche des Solidarités à l’occasion de la Journée internationale contre le racisme et les violences policières (20 mars) résument malheureusement la situation : à l’heure où la pandémie continue de se diffuser et où la faillite sanitaire du gouvernement est devenue une évidence pour touTEs, nos libertés sont malmenés, les violences policières se multiplient avec l’assentiment du pouvoir, et le racisme d’État se développe chaque jour un peu plus, y compris dans des textes de loi, le tout sur fond d’une crise sociale de plus en plus tragique.
« Pour la levée de toutes les mesures liberticides et discriminatoires »
Les lois « séparatisme » et « sécurité globale » sont toujours en discussion au Parlement, et toujours aussi menaçantes : restriction des libertés publiques, discriminations contre les musulmanEs, blanc-seing donné aux forces de police. Les migrantEs sont refoulés, maltraités, traqués, les sans-papierEs toujours privés des droits les plus élémentaires, et le Rassemblement national se frotte les mains, trop heureux de la « stratégie » de Macron consistant à préparer un tête-à-tête avec Le Pen pour la présidentielle de 2022… en allant chasser sur son terrain.
Mais il n’y a aucune fatalité ! Au cours de l’année qui vient de s’écouler, et au milieu de la morosité ambiante induite par la pandémie et ses conséquences sanitaires et sociales, de grandes mobilisations ont eu lieu : contre le racisme et les violences policières, à l’appel notamment du Comité Adama ; au côté des sans-papiers, avec la Marche des Solidarités ; contre les lois « séparatisme » et « sécurité globale », à l’initiative de divers collectifs unitaires. Le rejet des politiques racistes et liberticides est profond et, s’il ne trouve pas toujours les moyens de s’exprimer, nul doute qu’il est toujours bien présent dans la population, entre autres et notamment dans la jeunesse, en première ligne des mobilisations de l’année dernière.
Le week-end des 20 et 21 mars sera l’occasion de le rappeler, et de poser de nouveaux jalons pour une mobilisation globale contre le racisme et en défense des libertés. Il est à ce titre significatif qu’une dizaine d’organisations et partis de gauche – dont le NPA – aient signé ensemble une déclaration affirmant leur opposition à l’offensive raciste et liberticide et leur intention « d’œuvrer à la mobilisation citoyenne la plus large possible pour la levée de toutes les mesures liberticides et discriminatoires. »
De multiples initiatives auront lieu les 20 et 21 mars dans de nombreuses villes, et le NPA en sera partie prenante. Il importe toutefois d’être attentifs au fait que ce foisonnement ne renforce pas les logiques de dispersion : face à un pouvoir dont l’autoritarisme et le racisme semblent chaque semaine plus prononcés, c’est une réponse collective, tout à la fois massive et déterminée, qu’il s’agit de construire.