À Lyon, sous l’autopont de Perrache, environ 300 demandeurs d’asile dont une centaine d’enfants, ont installé des tentes depuis leur expulsion de la place Carnot en juillet dernier.
Plutôt que de réclamer l’hébergement, que la loi prévoit, le Grand Lyon s’est empressé de demander au Tribunal leur expulsion ! La mobilisation des associations a néanmoins obligé le préfet à les accueillir sur un terrain vague d’Oullins, commune proche de Lyon, avec la mise en place de bungalows et d’une aide sociale. Une occasion pour le maire UMP d’Oullins de reprendre à son compte la campagne démagogique contre les demandeurs d’asile. Une pétition a circulé, qui aurait recueilli plus de 6 000 signatures (sur une ville de 25 000 habitantEs). Le 9 novembre, plusieurs centaines de personnes et le FN ont répondu à l’appel à rassemblement du maire… pour que des adultes et des enfants restent crever sous un pont, sous une autoroute, à deux pas de leur ville.
Un collectif pour riposterSuccès le 15 novembre : près de 250 personnes se sont réunies dans un gymnase d’Oullins à l’appel de l’association des centres sociaux d’Oullins, de la MJC d’Oullins et de l’association franco-tunisienne d’Oullins, afin de faire entendre une autre voix que celles des xénophobes. À l’issue de cette réunion, un collectif plus large s’est créé, rassemblant des individus mais aussi des associations (LDH…) et des organisations politiques (PCF, PS, EÉLV, LO, CGA, NPA) et les jeunes du Gale (Groupe antifasciste lyonnais et environ) qui ont subi des répressions de la police lors de ces deux rassemblements.150 demandeurs d’asile sont à Oullins, sur les 300 à 400 qui se trouvaient sous l’autopont de Perrache, vivant dans des conditions terribles. Les autres sont répartis dans le département du Rhône et en Ardèche. Ceux d’Oullins resteront là jusqu’à fin mars 2014. Pendant ce délai, des solutions de logement vont être cherchées. Les enfants, environ 75, sont scolarisés sur place, ce qui constitue une première.
Correspondant