Publié le Mercredi 1 avril 2009 à 16h01.

Sexisme sous les feux de la rampe

« T'es juste bonne à te faire péter le rectum »; « pétasse, tu mériterais seulement d'attraper le DAS »; « J'vais te mettre en cloque et t'avorter à l'opinel ». Tels sont les mots utilisés par Orelsan dans sa chanson "sale pute", diffusée sur le net.

L'ensemble du texte n'est qu'incitation à la haine, à la violence, au viol voire au meurtre. La polémique a finalement conduit l’auteur a s’excuser en s’engageant a ne plus chanter ces paroles. Pourtant, elles ne sont pas une exception : dans un autre texte, il menace carrément sa copine de la « maritintigner »… Orelsan revendique donc son appartenance a la lignée des hommes qui battent leurs compagnes à mort…
Ce qui est le plus intolérable, c'est qu'il puisse impunément faire circuler ces propos et qu’en aucune façon ca ne remette en question son invitation au printemps de Bourges sous le prétexte qu’il n'y chantera pas cette chanson et que les organisateurs ont "la certitude d'avoir programmé un artiste". Qu’ils nous permettent d’en douter. Ils ont choisi leur camp et ca ne semble pas les déranger outre mesure.
Ce que révèle cette histoire, ce sont les reculs matériels et idéologiques que vivent les femmes aujourd’hui. Valerie Létard, secrétaire d'Etat à la solidarité a exprimé son soutien à la contestation. Mais ca ne suffit pas. Alors qu'une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son conjoint, c'est la loi cadre contre les violences faites aux femmes qu'il s'agit d'imposer ! Le gouvernement Sarkozy tente de récupérer notre combat contre les violences faites aux femmes dans une logique réactionnaire qui s’accompagne du retour des femmes au foyer et conduit au recul idéologique en cours. Il s’agit maintenant de reconstruire un mouvement féministe d’ampleur qui rende la publication de ce type de discours impossible.