Les percées électorales de l’extrême droite et son maintien au pouvoir dans plusieurs pays du monde constituent une menace pour les droits des femmes et des minorités.
Après la Hongrie, l’Italie et la Pologne, les résultats des dernières élections en Argentine, aux États-Unis et en Allemagne confirment la tendance générale vers le repli identitaire, la réaffirmation des valeurs patriarcales et suprémacistes et le retour de bâton.
Menaces pour les droits des femmes et des minorités
Les politiques mises en place par les gouvernements d’extrême droite mettent en péril l’accès à l’avortement et aux services publics. Dès son installation à la Maison Blanche, Donald Trump a déclaré qu’il n’y a que deux sexes aux États-Unis — avec la prétention d’effacer des décennies de luttes et d’avancées en matière de droits civiques et de nier brutalement toute identité de genre qui ne correspond pas à la norme binaire et hétérosexuelle.
On atteint un niveau de violence étatique et symbolique très inquiétant qui s’exprime à la fois par les annonces et les mesures concrètes de démantèlement de l’État providence. Le nationaliste chrétien Russell Vought, qui se trouve désormais à un poste clef à la Maison Blanche, affirme que l’objectif est de « démanteler l’État profond » et de « terroriser les bureaucrates ».
Cette tâche a également été confiée au milliardaire Elon Musk qui, à la tête de la commission pour l’efficacité du gouvernement (Doge), est censé tailler dans le vif en licenciant des fonctionnaires et en suspendant des aides destinées aux plus démuniEs, à la fois aux États-Unis et à l’extérieur de ses frontières.
Parmi ses sources d’inspiration, on trouve le président anarchocapitaliste argentin dont la célébrité tient à une vidéo sur TikTok où il déclarait vouloir éliminer tous les ministères considérés « superflus », parmi lesquels le ministère des femmes, du genre et de la diversité. Ses politiques « de la tronçonneuse » ont déjà plongé plus de la moitié de la population en dessous du seuil de pauvreté.
La réaffirmation des idées réactionnaires, machistes et suprémacistes
Le succès de ces nouveaux leaders politiques est lié à leur capacité à se présenter comme « nouveaux » grâce notamment à une rhétorique anti-establishment qui surfe sur le fort sentiment de désaffection populaire vis-à-vis des organisations partisanes et des institutions.
En déclarant une guerre ouverte au wokisme, à l’islam et aux acquis du féminisme, ces hommes « virils » aux traits masculinistes construisent un discours raciste et fascisant visant à capter les aspirations et les frustrations des classes moyennes et d’une partie des classes populaires, avant tout blanches.
Cela se traduit partout par une chasse aux oppositions et aux minorités constamment menacées d’être déportées, déplacées ou reléguées au rang de citoyenNEs de seconde zone.
On se dirige de plus en plus vers une forme d’État autoritaire, comme celui qui avait déjà été théorisé par Friedrich von Hayek qui lui accordait uniquement une fonction de service aux dépendances du marché.
Dieu, famille, patrie au service du capitalisme prédateur
Dans ce contexte de crise structurelle du capitalisme, l’arsenal idéologique de Dieu, de la famille, de la patrie est fonctionnel pour défendre l’individualisme propriétaire et les actions de prédation du marché. Les mouvements ultracatholiques et antiféministes ont en effet joué un rôle clé dans l’affirmation idéologique des droites extrêmes et dans leur arrivée au pouvoir.
Ce 8 mars acquiert une importance cruciale dans cette période. La Journée mondiale de lutte pour les droits des femmes aspire ainsi à formuler une riposte féministe face aux menaces des néofascismes, à leurs idées réactionnaires, racistes et LGBTIphobes. Son succès pourrait nous sortir de la torpeur et relancer une nouvelle vague de mobilisations antifascistes, anticapitalistes et anti-impérialistes.