Rien que dans le Calaisis, les associations dénombraient, début janvier 2021, jusqu’à 800 migrantEs dans des campements de fortune. Des centaines d’autres survivent dans le Dunkerquois, à Grande-Synthe notamment, sans mise à l’abri.
Ces dernières semaines, les associations disent avoir constaté plusieurs cas d’hypothermie et des évacuations « sèches », sans proposition de prise en charge par les autorités. Les tentes des exiléEs sont confisquées, parfois lacérées par les équipes de nettoyage qui accompagnent la police.
Violences à tous les étages
Les migrantEs sont victimes d’un véritable harcèlement policier sans politique d’accueil sérieuse. On dénombre à Grande-Synthe plus de 80 démantèlements de campements en 2020. Les contrôles sont permanents, à la gare de Dunkerque, à la piscine où ils se rendent pour espérer pouvoir prendre une douche, jusqu’au centre commercial Auchan de Grande-Synthe où, le vendredi 8 janvier, les associations ont constaté des contrôles au faciès pour empêcher les migrantEs d’accéder à la galerie commerciale.
À Lille, au tribunal, deux journalistes ont dénoncé l’entrave à la liberté d’informer que représente l’impossibilité de couvrir des évacuations de camps de migrantEs sur le littoral du Nord et du Pas-de-Calais, la police les empêchant de filmer, photographier, et même accéder aux campements pendant les démantèlements. Le tribunal des référés a rejeté leur requête, l’urgence n’étant pas caractérisée selon les juges.
Les pays impérialistes n’offrent aucun avenir aux migrantEs. Interrogé par le Monde, Hamed, jeune Soudanais, déclarait début janvier : « Si on pouvait rester en France, on resterait, mais ça ne marche pas ».
Pour en finir avec le drame humanitaire des réfugiéEs, il faut défendre l’accueil inconditionnel de tous les migrants, l’ouverture des frontières, la liberté de circulation et d’installation, la régularisation de tous les sans-papiers, la réquisition des logements vides. Mais aussi combattre les fauteurs de guerres, de crises et de misère en s’opposant aux interventions militaires et en luttant pour l’annulation de la dette qui étrangle les peuples.