Publié le Jeudi 7 janvier 2016 à 11h15.

Après les vœux de Hollande, les exigences de Gattaz...

« Il faut un électrochoc et un vrai traitement économique de l'emploi », a déclaré Gattaz, le patron du Medef, dans une interview au journal Les Échos...

 

« Cela doit passer par une loi d'urgence, dès janvier ou février, qui envoie un signal fort aux entreprises mais aussi aux investisseurs étrangers », a-t-il rajouté.

Il fait ainsi écho, si l'on peut dire, aux vœux de Hollande, qui appelait à une mobilisation de toutes et tous contre le chômage. Celui-ci mettait en chantier un programme de « formation aux métiers d'avenir » pour 500 000 chômeurs, simple mesure électoral qui ne répond en rien au chômage, et annonçait des aides à l'embauche pour les PME. D'autres mesures sont à venir, avec comme cible le droit du travail, la remise en cause des mesures de protection que conservent encore les salariés.

Gattaz s'empresse de dicter sa feuille de route au gouvernement. Il récuse un « traitement social du chômage, avec des demi-mesures conjoncturelles qui risquent de faire un flop », pour s'attaquer au fond avec « quatre mesures pour radicalement changer la donne » : des CDI sécurisés mais « qui prévoient en amont les conditions de séparation, par exemple si l'activité chute », un « dispositif +zéro charge+ » sur les embauches de salariés dans les PME de moins de 250 salariéEs, un plafonnement des indemnités aux prud'hommes et « un nouveau type de contrat de professionnalisation, simple d’accès et sans condition préalable de diplôme, payé au SMIC avec une partie prise en charge par l’État ».

 

Pleins pouvoirs pour les patrons

Sa politique est simple : « Au total, la reprise est, ici, faible, ténue. Nous aurons sans doute un peu plus de croissance mais pas assez, si on ne fait rien pour créer des emplois. Pour une raison simple : le marché du travail est bloqué, verrouillé. Les entreprises que je vois par centaines chaque semaine restent craintives faute de réformes structurelles. Elles investissent peu, elles n’embauchent pas.

Ma conclusion est claire : il faut un plan d’urgence économique comme il y a eu un plan d’urgence contre le terrorisme. La France est peut-être convalescente, elle est loin d’être guérie. Et ce n’est pas avec des mesures comme la pénibilité que cela va aller mieux ».

Donc, toute liberté pour le patronat, les pleins pouvoirs plus des aides de l’État. Et vive l'union nationale derrière lui, « La classe politique doit travailler ensemble, droite et gauche. J’ai par exemple regretté que la droite n’ait pas voté la loi Macron ». Gattaz n'a pas trop de souci à se faire, Entre Valls, Macron, Juppé et autres Sarkozy, c'est à qui sera le plus servile pour le servir, lui et ses amis, contre les salariés.

Yvan Lemaitre