Publié le Samedi 7 avril 2012 à 22h55.

Bayonne : occupation de BNP-Paribas

Le samedi 31 mars au matin, le Collectif Oldartu-Lutter ensemble et le Collectif citoyen contre les dettes illégitimes ont occupé une agence de la BNP, dans le cadre de la Journée européenne contre le capitalisme. C’est la deuxième action de ce type à Bayonne : en décembre dernier, le collectif Oldartu avait occupé le siège de Bayonne-centre de la BNP.

Une cinquantaine de personnes sont donc allées au siège de la banque de Saint-Esprit, exprimant ainsi publiquement leur refus de payer la crise du système capitaliste. Les slogans étaient nombreux : « Cette dette n’est pas la nôtre ! Annulons-la », « Il y a pire que braquer une banque, c’est en fonder une », etc. Les raisons de l’occupation ont été développées au mégaphone tandis que des affichettes étaient collées sur la façade et à l’intérieur de la banque, et que plusieurs centaines de tracts étaient distribués aux passantEs. Le tract Oldartu expliquait que la dette publique n’est pas celle de la population, mais celle de l’État, au service des grands groupes : « depuis de longues années, cadeaux fiscaux et allègements de cotisations sociales pour le patronat… et, avec la crise de 2008, des centaines de milliards supplémentaires distribués aux banques et aux trusts ». Cette dette n’est pas la nôtre et doit être annulée !

De plus, la crise n’est pas pour tout le monde lorsque l’on voit les énormes profits des entreprises du CAC40 en 2011, comme les 34 % d’augmentation des salaires de leurs PDG. « Avec 6 milliards de profits, la BNP est la banque européenne la plus rentable en 2011 » : elle n’a pas été choisie pour cible par hasard !Alors, pas question d’accepter le chômage, la précarité, les salaires de misère. Il faut au contraire exiger « l’interdiction des licenciements et des augmentations conséquentes des salaires, des pensions… saisir les grandes banques et créer un pôle public bancaire sous contrôle des salariéEs et de la population ».Et pour cela « préparer une lutte d’ensemble », d’autant qu’ « il faut s’attendre à des attaques encore plus dures après les élections, que la droite ou la gauche l’emporte ».

« Aujourd’hui la Grèce, demain… ? » questionnait une autre banderole. L’Espagne, avec 23 % de chômage (50 % chez les jeunes) est aujourd’hui l’un des maillons faibles. Et le 29 mars, elle a connu une grève générale très suivie. La grève était appelée par tous les syndicats pour refuser la réforme du marché du travail programmée par le gouvernement Rajoy, réforme qui rend les licenciements plus faciles et moins coûteux pour les patrons, et permet la baisse des salaires, dans le cadre d’un budget « très austère » comme le dit Rajoy lui-même.

Après la Grèce... l’Espagne ? Puis... l’Italie ? Ensuite... la France ?Les nombreuses grèves et manifestations dans la plupart des pays d’Europe sont le chemin à suivre pour enrayer et contrer la logique d’une inacceptable austérité, dont la conséquence est l’augmentation dramatique du nombre de précaires et de pauvres.

« Développer les luttes, ici, est le meilleur soutien au peuple grec et la meilleure des résistances… Les luttes sociales restent isolées… C’est leur coordination qu’il faut mettre en place » concluait le tract Oldartu.

C’est bien la tâche de la période : travailler à la convergence et à la généralisation de toutes les résistances, « pour gagner » !

Claude Larrieu