Un ballon de football à l’effigie d’Olivier Dussopt a donc été à l’origine d’une énième « polémique » alimentée par la macronie, qui ne manque décidément pas une occasion d’essayer de détourner l’attention de sa sale contre-réforme des retraites. Quelques jours plus tard, c’était un mannequin à l’effigie d’Élisabeth Borne, pendu dans la manifestation marseillaise du 11 février, qui faisait l’actualité. Puis, lundi 13 février, la macronie et les médias s’enflammaient après qu’un député LFI eut traité Olivier Dussopt d’« assassin » lors d’un débat à l’Assemblée nationale.
Le défilé des macronistes et des éditorialistes scandalisés, qui surjouent l’indignation, parfois des trémolos dans la voix, pourrait faire sourire s’il n’était pas un puissant révélateur de la profondeur du caractère de classe du conflit qui se joue actuellement. La police tue. Le chômage tue. Le travail tue. Le mal-logement tue. Les frontières tuent. Leurs contre-réformes tuent. Mais le problème de ces braves gens, c’est un ballon de foot, un mannequin et un terme qu’ils trouvent un peu trop « violent ».
C’est devenu une habitude lors des séquences de mobilisation mettant à nu le caractère brutal de la domination et de l’exploitation capitalistes : ce sont celles et ceux qui protestent, manifestent, s’expriment contre l’ordre établi, en général en ne respectant pas les règles du savoir-vivre de la bourgeoisie, que l’on accuse d’être « violents ». Les dominants, quant à eux, ne sont évidemment jamais « violents » : ils sont « réalistes » et toujours « pragmatiques ». Pire encore, s’en prendre à eux, même symboliquement, c’est basculer du côté des « délinquants », des « factieux », voire, les jours de fête, des « terroristes ».
Nous ne le redirons jamais assez : face à un système aussi brutal et à ses défenseurs acharnés, la colère est légitime, la révolte est légitime, et ce qu’ils appellent la « violence » est légitime. Nous ne l’avons jamais caché : nous privilégions toujours les actions qui allient massivité et radicalité, unité et respect de la diversité des tactiques, et nous sommes convaincus que c’est une mobilisation générale, avec la participation du plus grand nombre, permettant un blocage du pays, qui pourra arrêter les capitalistes et leur personnel politique. Et si, au sein de cette mobilisation, certaines actions, mises en scène ou paroles ne plaisent pas aux tenanciers de l’ordre bourgeois, tant pis pour eux : qu’ils remballent leurs indignations, leurs contre-réformes et qu’ils dégagent !