Publié le Jeudi 22 octobre 2009 à 12h24.

Communiqué du NPA Franche-Comté. Pas de pays sans paysans !

280 € la tonne pour le prix du lait, un revenu inférieur au seuil de pauvreté et 70 000 exploitations laitières de moins d'ici 2030. Voilà ce qui se cache derrière la suppression des quotas et la contractualisation que défendent Bruno Lemaire et les membres de la commission européenne lorsqu'ils invoquent la nécessaire modernisation de la production pour justifier leurs décisions.

D'ailleurs, ils se gardent bien de nous dérouler tout le film : dans quelles conditions ceux qui resteront pourront produire les 800 000 litres de lait par exploitation ? A grand coups de robotisation, de machinisme, de pétrole et de concentrations synonymes d'intensification des pollutions et de l'endettement ? A l'aide d'une main d'oeuvre salariée en provenance des pays de l'Est, déqualifiée et sous-payée comme chez nos voisins européens les plus « compétitifs »? Seuls les grands actionnaires et les grands patrons de l'agroalimentaire et de l'agrofourniture retrouveront leurs comptes dans cette logique capitaliste.

C'est pourquoi le NPA de Franche-Comté soutient toutes les actions qui revendiquent le maintien des quotas et leur répartition équitable entre les producteurs, la sortie du modèle productiviste et l'ajustement de la production aux besoins de la population, et le contrôle démocratique des marges des transformateurs et des distributeurs pour garantir un revenu décent aux producteurs.

Nous encourageons les producteurs à créer un véritable rapport de force, dans la continuité de la grève du lait des dernières semaines. A ceux qui disent que la revendication d'un juste prix à 400 € la tonne relève du rêve utopique, nous leur répondons que le réalisme de leurs 280 € n'a pour seule conséquence que notre cauchemar à tous, producteurs et citoyens, et que l'agriculture est un métier bien trop vieux pour que l'on se moque de lui.

Le 22 octobre 2009.