La mobilisation sociale et politique contre la très libérale réforme des retraites a transformé le remaniement ministériel, annoncé il y a plusieurs mois, en un véritable casse-tête qui débouche sur une remake du précédent gouvernement Fillon débarassé de ses personnalités dites d'ouverture.Madame Lagarde, reconduite dans ses fonctions, qui pratique volontiers l'enfumage, et un certain goût pour le paradoxe, n'hésite pas à qualifier ce gouvernement de « totalement révolutionnaire ».
Chacun ne met pas le même sens sous un même mot car cette équipe gouvernementale, qui recycle le battu de la mobilisation de 1995, est un gouvernement de combat qui va continuer la destruction des droits sociaux, de l'hôpital public, de la protection sociale, les suppressions d'emplois dans la l'éducation, par exemple.
Les premières déclarations de nouveaux promus comme Alain Juppé ou encore Xavier Bertrand ne font pas mystère de l'objectif poursuivi : gagner la présidentielle de 2012.
Pour le NPA, ce gouvernement Fillon traduit le choix politique de la droite de donner des gages supplémentaires au MEDEF, aux partisans des réformes libérales et de la politique sécuritaire. Il conserve en son sein un ministre, B. Hotefeux, condamné en première instance pour propos racistes et qui hérite malgré tout de l'immigration. C'est une véritable provocation et la disparition du ministère d'Eric Besson ne fait pas disparaître pour autant l'idéologie xénophobe véhiculée en haut lieu à l'occasion du « débat » sur l'identité nationale.
Les réformes libérales vont donc continuer et la résistance sociale aussi.
Le 16 novembre 2010.