Publié le Mercredi 5 février 2020 à 11h42.

Dans la métropole bordelaise, des listes municipales pour faire entendre la voix des travailleurEs en toute indépendance

Si, sur la commune de Bordeaux, une majorité des militantEs ont fait le choix de constituer une liste menée par un binôme constitué de Philippe Poutou et d’une représentante de La France insoumise, sur cinq autres communes de la Métropole, le NPA est engagé dans la constitution de listes ouvertes mais indépendantes des partis de gauche.

C’est le cas à Blanquefort avec Vincent Alauze, ouvrier de Ford licencié ce 31 janvier, à Cenon avec Christine Héraud, enseignante spécialisée, et à Lormont avec Monica Casanova, professeure, toutes deux conseillères municipales depuis 19 ans, ou encore à Mérignac avec François Minvielle, enseignant, et à Pessac avec Isabelle Ufferte, infirmière retraitée et ancienne élue. 

Faire entendre la voix de notre camp social

Les nouveaux liens tissés au cœur des luttes, des blocages, des interpros, des débats sur quelles perspectives pour nos luttes, sur la nécessité de prendre nous-mêmes nos affaires en main, en rupture avec le dialogue social, les questionnements sur les « débats » parlementaires, trouvent leur prolongement naturel dans les discussions sur la nécessité de faire entendre la voix de notre camp social et nos exigences dans les municipales.

La question politique est au cœur de toutes les discussions entre militantEs, quelles que soient les générations, militantEs de longue date ou qui s’éveillent au combat social et politique. La radicalité nouvelle a besoin de clairvoyance, de prendre la mesure des rapports de forces pour poser la question d’une société débarrassée de -l’oppression, du capitalisme.

« Pour l’honneur des travailleurs et pour un monde meilleur »

La rupture s’approfondit avec les illusions institutionnelles, syndicales et parlementaires. Dans la foulée des Gilets jaunes, le mouvement contre les retraites exprime la fierté des travailleurEs, avec ou sans emploi, salariéEs ou auto-entrepreneurEs, dans le public ou dans le privé, syndiquéEs et non syndiquéEs. Une fierté, une confiance en soi retrouvée qui rendent évidente pour les militantEs du mouvement l’organisation démocratique, à la base, en toute indépendance des appareils. Des ruptures qui permettent de poser, au-delà de l’anticapitalisme, la question du pouvoir et de la révolution en termes nouveaux. 

Alors bien sûr, constituer les listes alors que nos énergies ont depuis des semaines été absorbées par le mouvement n’est pas évident. Mais si nous avons pris du retard, la dynamique est en cours. La liste est complète à Pessac, et avance sur les autres communes. Nombre de nouvelles et nouveaux camarades sont prêts à s’engager avec nous, travailleurEs du public et du privé, profs, cheminotEs, ouvriers licenciés de Ford, hospitalierEs, demandeurEs d’emploi, retraitéEs, Gilets jaunes…

Le débat sur les « débouchés » est au cœur des débats militants : « débouché institutionnel, électoral », comme le proposent les partis de la gauche parlementaire ou « nécessaire structuration politique du mouvement posant la question du renversement du capitalisme et du pouvoir des travailleurEs » ? Ce débat traverse le mouvement anticapitaliste et se réfracte aussi dans ces élections.