Publié le Mercredi 12 novembre 2014 à 10h40.

De l’État...

Engels disait de l’État qu’il était « un produit de la société, (...) l’aveu que cette dernière s’empêtre dans une insoluble contradiction avec elle-même ». Effectivement, la contradiction nous est posée : d’un côté, le pouvoir aux rênes de cet État bat des records d’impopularité, et de l’autre, il abat son bras de façon de plus en plus violente sur celles et ceux qui le conteste, cela dans une certaine passivité générale. Cet État s’empêtre dans le mensonge et bâillonne, empêchant la contestation de sa politique par des interdictions à manifester ou par une répression féroce.

Après avoir délibérément menti sur les circonstances de la mort de Rémi Fraisse, avoir gardé le silence pendant 48 heures, laissé en place le ministre de l’Intérieur, le préfet, le flic criminel, le gouvernement socialiste interdit des manifestations en mémoire de Rémi.

Mensonges, interdiction, puis répression... Les militantEs qui samedi dernier ont bravé l’interdiction à Toulouse se sont heurtés à une violente répression, les « forces de l’ordre » arrêtant une dizaine de manifestants. La semaine précédente, une dizaine de personnes se rendant au rassemblement – non autorisé – place Stalingrad à Paris, s’étaient fait arrêter « préventivement »... sur les quais du métro, à Montreuil, à 8 km de la dite place !

Oui l’État réprime de plus en plus, férocement, imposant sa politique uniquement tournée vers la satisfaction du patronat et de la finance. Et on ne compte plus le nombre de jeunes qui, par des « armes non létales », ont perdu un œil dans les manifestations, les interdictions de manifester, les syndicalistes poursuivis, condamnés, les sans-papiers traqués...

La jeunesse lycéenne qui se mobilise à nouveau pour la mort de Rémi Fraisse le fait aussi, un an après la mobilisation pour Khatchik et Leonarda, pour un jeune immigré, Yero, qui passait son CAP menuiserie, et qui se trouve aujourd’hui en centre de rétention... Prêt à être expulsé, malgré les promesses faites l’an passé par Hollande et Valls, alors ministre de l’Intérieur, de sanctuariser collèges et lycées. Des mensonges, une nouvelle fois.

Avec les lycéens, les zadistes, les salariéEs, et toutes celles et ceux qui n’en peuvent plus des mensonges et des coups de ce gouvernement, nous appelons à converger, à faire entendre une autre voix contre ce pouvoir. Le tous ensemble est plus qu’urgent et nécessaire.

Thibault Blondin