Le remaniement n'en est pas un. Affaibli par l'impact de la crise économique, politique et sociale et par des semaines intenses de luttes contre sa réforme sur les retraites, Sarkozy n'a plus de marge de manœuvre dans son propre camp et doit reconduire son premier ministre François Fillon.
C'est une mascarade et une provocation.
Une mascarade car ce feuilleton, au « suspens » entretenu par Sarkozy lui-même, n'aboutit à aucune surprise. Le slogan du gouvernement, c'est : « on ne change pas une équipe qui perd en légitimité ».
Une provocation, car, tout amoindrie qu'elle est, la droite envoie le signal d'un gouvernement qui va continuer à vouloir imposer son train de contre-réformes libérales sans attendre la prochaine échéance électorale de 2012 pour s'atteler à la tâche. Le mouvement ouvrier, la gauche sociale et politique doivent comprendre l'ampleur de cette provocation. Le gouvernement reconduit sa politique. A nous de reconduire les résistances sans attendre 2012.
Paris, le 14 novembre 2010