Interrogé le 14 juillet sur l’augmentation de 25 % en un an des 500 premières fortunes de France, François Hollande a affirmé ne pas être là « pour spolier ». Il demande aux grandes fortunes d’être solidaires… Pourtant, la révélation par l’hebdomadaire Challenges de cette progression de la richesse des principaux capitalistes hexagonaux vient à point nommé dans le débat sur le financement des retraites. Alors que le gouvernement, dans le droit fil des revendications néo-libérales, s’apprête à faire payer aux salariéEs et retraitéEs le déficit annoncé de 20 milliards pour les régimes de retraites, le classement de Challenges affiche des fortunes cumulées représentant 330 milliards d’euros.
La guerre sans merci que mène le capital contre les classes ouvrières du monde produit ses effets : on enregistre ici 10 milliardaires supplémentaires. En un an, les dix premiers de la liste ont vu leur fortune augmenter de 30 milliards, cumulant 135 milliards d’euros, soit 40 % du total. Bien assez pour assurer le financement des retraites et des services publics… pour éviter par exemple les accidents mortels dans les transports en commun comme à Brétigny-sur-Orge ce week-end.
En contrepoint, le Parisien s’est fait l’écho ce 15 juillet d’une étude montrant que 28 % des détenteurs de compte bancaire dépassent le découvert autorisé chaque mois. 65 % seraient débiteurs au moins une fois par an. Et sans surprise, les plus bas revenus sont les plus nombreux dans cette situation.Récupérer sur les véritables spoliateurs que sont les capitalistes les milliards de profits qu’ils accumulent sur l’exploitation de la force de travail de milliards de travailleuses et de travailleurs de par le monde, ce ne serait pas « spolier ». On ne demande pas non plus aux riches d’être solidaires des pauvres, comme l’étaient les dames patronnesses du XIXe siècle. Ce qu'il faut, c'est changer le partage des richesses en faveur de celles et ceux qui les produisent, et commencer à inverser le rapport de forces.
C’est le minimum qu’on attendrait d’un gouvernement se réclamant des valeurs de solidarité de la gauche, des intérêts de la classe ouvrière. Ce que ne sont ni François Hollande ni son gouvernement.
Pas même à 25 %.
Côme Pierron