Cette année encore l’organisation Oxfam a livré son rapport Inégalités salariales : aux grandes entreprises les gros écarts, et le moins qu’on puisse dire, c’est que cela ne s’arrange pas. Ainsi, en 2022, les 42 milliardaires français ont augmenté leur fortune de 58 % en deux ans. L’argent injecté par les banques centrales pour soutenir l’économie durant la pandémie de covid-19 y est pour quelque chose. Une part des grandes entreprises ont par ailleurs un rôle dans l’inflation en cours depuis un an. L’augmentation des prix des produits de première nécessité, en particulier alimentaires, s’explique en grande partie par la forte hausse du taux de marge d’un certain nombre de grandes entreprises. « Ces dernières ont profité de la guerre en Ukraine pour augmenter leurs prix et réaliser des superprofits », nous dit le rapport !
En revanche, du côté des salariéEs, le tableau est plus sombre. « En février 2023, le taux d’inflation a atteint 6,3 % en un an, alors que les salaires dans le secteur privé n’ont augmenté que de 3,8 % », détaille le rapport qui souligne que « les augmentations de salaires sont même bien en deçà du taux d’inflation de biens de consommation courante telle l’alimentation, dont les prix ont augmenté de 14,8 % sur la même période ».
Au final, l’étude montre que, pour les 100 plus grandes entreprises françaises cotées en bourse, la part des richesses allouée aux travailleurEs a baissé de 10 points depuis 2009. Ainsi, entre 2011 et 2021, l’écart entre le salaire moyen des dirigeants et celui de leurs salariéEs est passé de 64 à 97. En dix ans, les PDG des 100 plus grandes entreprises ont augmenté leur rémunération de 66 %, leurs salariéEs de 21 %, tandis que le smic n’a augmenté que de 14 %. La financiarisation accrue des rémunérations des dirigeants marque la vision court-termiste des décisions, alors que plus que jamais il nous faut décider à long terme pour préserver le vivant ! Il y a urgence pour nos salaires, nos retraites et notre planète.