Publié le Samedi 16 mars 2013 à 13h50.

Égalité des droits : droit de vote pour tous

La campagne pour le droit de vote des résidents étrangers dès 2014 peut être l’occasion d’une grande vague antiraciste et un rappel au Président de respecter ses engagements.120 associations, partis et syndicats ont lancé une pétition pour que, conformément à l'engagement n°50 du candidat Hollande, les étrangers résidant en France depuis 5 ans aient le droit de voter aux élections locales. Le NPA, et d’autres parmi les signataires, revendiquent quant à eux le droit de vote et d’éligibilité à toutes les élections puisque l’égalité des droits sociaux et politiques doit être totale. Un demi-droit, un traitement à part, marque encore une discrimination et maintient l’idée que la citoyenneté repose sur la nationalité, ce que nous refusons dans la tradition des révolutionnaires de 1793 qui l’avaient inscrit dans la constitution... et parce que les travailleurs n’ont pas de patrie !Une victoire possible contre les discriminationsObtenir le droit de vote même limité aux élections locales serait une victoire contre la politique libérale et sécuritaire du gouvernement, ainsi qu’un coup d’arrêt à la montée du racisme. Obtenir ce droit marquerait pour des millions de personnes la fin d’une discrimination – les immigrés européens ont ce droit – et un début de respect des millions d’immigrés qui vivent eux ou leur famille depuis longtemps ici. Obtenir ce droit serait une baffe salutaire pour ces messieurs du PS qui ont fait cette promesse depuis plus de 30 ans, ont eu tout le temps d’en étudier l’application et qui, une fois élus, « découvrent » que… « ça ne va pas être possible » comme le chantait Zebda. Et ce serait évidemment un succès contre la montée du racisme : il suffit de voir les réactions de l’UMP, du FN et de la presse réactionnaire à l’évocation de ce droit.Le développement du racisme n’est pas dangereux seulement pour ceux qui le subissent directement : avec son corollaire – la tentation du repli sur soi d’autres secteurs de la population – c’est un frein dans la mobilisation contre le chômage et la casse des services publics. Tout succès dans la lutte antiraciste ne peut que renforcer les travailleurs « tous ensemble ».Le NPA participe à cette campagne tout en maintenant sa position pour le droit de vote et d’éligibilité à toutes les élections. C’est d’autant plus nécessaire que beaucoup de grandes organisations syndicales et politiques signataires ne font jusqu’à présent que le service minimum… Faire signer la pétition, mener les discussions que cela occasionne, nous devons le faire dans les lieux de travail, les facs, les écoles, les quartiers. Il nous faudra aussi aboutir à des manifestations de rue, à l’image de celles pour le mariage pour tous.Isabelle Guichard

En campagneSur le site de la campagne http://droitdevote2014.org/ on suit la progression des signatures : 38 000 le 11 mars, dont une petite moitié sur papier. La liste des collectifs locaux et de leurs initiatives montre que le territoire est loin d’être couvert. Dans les Hauts-de-Seine, la réunion d’un collectif départemental a lancé la création de plusieurs collectifs de ville. À Gennevilliers par exemple, en deux semaines, 1 000 signatures ont été assez facilement recueillies, avec pas mal de discussions intéressantes, malgré le froid, sur la question de la nationalité, sur l’inutilité du vote, sur l’austérité, le racisme, le gouvernement… Bref, des diffusions de tracts animées et un peu d’espoir de faire bouger les lignes, pour qu’en 2014, enfin, touTEs les habitantEs de la ville aient le droit de donner leur avis.