Mercredi 29 juin 2022, la Cour d’appel de Paris a donné un avis défavorable au mandat d’extradition contre dix ancienEs militantEs ayant participé à la lutte armée dans les années 1970.
Ces exiléEs vivent en France depuis plusieurs décennies où elles et ils ont trouvé, grâce à la « doctrine Mitterrand », asile en France. Aujourd’hui âgéEs de 61 à 78 ans, elles et ils ont été arrêtéEs en avril 2021 et placéEs sous contrôle judiciaire suite aux instructions du gouvernement français qui voulait répondre favorablement à la demande d’extradition émise par le gouvernement italien.
Soulagement et vigilance
Toutefois, les magistratEs, après plusieurs auditions, ont rejeté la demande d’extradition en s’appuyant sur les articles 6 et 8 de la Convention européenne des droits de l’homme concernant le respect de la vie privée et familiale et le respect du jugement par défaut.
Dans cette période marquée par l’autoritarisme et la répression, il s’agit d’une très bonne nouvelle. Un jugement d’autant plus important dans le contexte d’acharnement judiciaire contre Jean-Marc Rouillan, autre militant d’extrême gauche qui subit ces méthodes de vengeance d’État.
À l’annonce de cette décision du tribunal, les exiléEs et leurs nombreux soutiens ont senti un énorme soulagement. Toutefois, dès le lendemain, Macron lui-même, défiant la décision de justice, a exprimé sa volonté d’extrader les exiléEs. Cela n’a qu’un seul objectif : faire plaisir au gouvernement italien et aux fascistes de la Ligue du Nord, présents d’une façon provocante au tribunal le 29 juin. Comme le tribunal n’a pas tranché dans le sens du gouvernement, Macron cherche les recours pour casser cette décision. Sa position concerne les ItalienEs mais crée ainsi un précédent (encore un) d’intrusion de l’exécutif dans le travail de la justice, révélateur d’une période où ceux qui nous gouvernent et au plus haut niveau se permettent tout.
La vengeance d’État n’a pas de limites, notre solidarité avec les exiléEs non plus !