Publié le Vendredi 23 avril 2021 à 11h51.

Face à la pandémie, les petits soldats de Macron déroulent sa stratégie

Une conférence de presse de plus, dans laquelle tout était prévisible, puisque Macron l’avait déjà annoncé. Castex, Véran, Blanquer et Darmanin se sont donc succédés pour décliner sur l’air de « tout est sous contrôle » des mesures qui méprisent allègrement tous les problèmes posés par les salariéEs supposés les mettre en œuvre. 

Beaucoup de bla-bla pour rien

« La situation sanitaire s’améliore », « le pic de la troisième vague semble être derrière nous », « la campagne de vaccination progresse bien » : la litanie des banalités assénées par Castex balaie allègrement le fait que la contagiosité du variant britannique est telle que la baisse des hospitalisations est deux fois moins rapide que lors de la deuxième vague. Les variants dits « brésilien », « sud-africain » ou « indien » sont plus menaçants ? On ferme les frontières et Darmanin renforce les contrôles policiers pour l’application de quarantaines imposées, donc « les Français » seront protégés, alors qu’aucun moyen n’est mis pour organiser une « quarantaine effective » (lieux, ressources humaines et financières). Véran, quant à lui fait de la pédagogie pour répondre à une foire aux questions pré-sélectionnées avec un message unilatéral « pas d’inquiétude ». Et pour les soignantEs qui expliquent leur angoisse face aux conséquences des déprogrammations encore prolongées, et qui comme à Toulouse résument leur état en un mot, « Épuisé.e.s », Castex et Véran n’ont qu’un mot : « merci ».

Comme Blanquer pour les personnels de l’Éducation nationale, des collectivités et les parents d’élèves. Car sinon tout va continuer comme avant la 3ème vague avec l’augmentation des tests salivaires, et le développement des auto-tests. Si c’est aussi efficace que précédemment, ça va être utile… Pour les remplacements des enseignantEs (pas vaccinés), le recrutement de 5 000 contractuelEs est annoncé, une goutte d’eau. Pas d’allègement du nombre d’élèves en collèges, sauf pour les 4ème et 3ème des 15 départements où la circulation du virus reste élevée. Les examens brevet et bac, comme prévu, malgré les demandes des élèves et de leurs profs (quant au tiers des terminales qui sont en bac professionnel, il n’existe toujours pas pour Blanquer). L’aménagement des programmes et la pédagogie après deux années sous Covid ? ce n’est pas non plus le problème de Blanquer.

La crainte d’une quatrième vague

Alors rien pour les salariéEs, les privéEs d’emplois menacés par la mise en œuvre de la réforme de l’assurance chômage, les précaires qui risquent de perdre leur logement. Alors que les prix s’envolent plombant le pouvoir d’achat, que nombre de salarié.e.s et d’indépendants s’interrogent sur la pérennité de leur emploi avec la fin des mesures de soutien et que la santé mentale devient un sujet majeur d’inquiétude s’ajoutant à l’imprévisibilité de l’évolution de la pandémie, tout cela n’est pas un sujet pour le gouvernement. 

Pourquoi changer une politique qui a fait la preuve de son inefficacité ? Le « stop and go » redémarre avec un niveau de circulation virale quasiment identique à celui d’il y a quelques semaines, supérieure à 30 000 contaminations par jour, chiffre sûrement sous-estimé. Oublié l’objectif de redescendre à 5000 contaminations par jour, qui permettrait de tester, tracer et isoler de manière efficace. Au rythme d’escargot de la vaccination en France, liée à une pénurie qui est l’autre nom de la défense acharnée des brevets et du refus de réquisitionner tous les moyens de production pour produire en masse les vaccins dont l’humanité a besoin, et notamment Sanofi qui ne produit toujours pas de vaccin anti-covid, la crainte d’une quatrième vague est bien réelle. D’autant que les moyens de construire, avec les populations, une école, une culture et des lieux de travail avec une circulation virale extrêmement réduite ne sont toujours pas à l’ordre du jour.