Publié le Vendredi 5 février 2016 à 11h53.

Front de Gauche : Fin de l’histoire en 2017 ?

La présidentielle de 2017 est dans la tête de beaucoup, en particulier chez certainEs à la gauche de la gauche. Mais à cette étape, les divergences entre les principales composantes sont encore nombreuses, et rien ne dit qu’il y aura une seule candidature issue du Front de gauche.

Cela devient une habitude. Depuis des mois les deux principales composantes du Front de gauche, le PCF et le PG, n’arrivent plus à parler langue commune, en particulier sur les questions électorales et la stratégie à y mener, au premier comme au second tour. Affaiblissant le message du Front de Gauche dans son ensemble, ces divergences refont surface depuis quelques semaines et sans doute pour un certain temps sur la question de la présidentielle de 2017.

Primaires or not Primaires ?

Le grand débat du moment concerne la question des primaires de « la gauche et des écologistes » lancé le 11 janvier dernier par plusieurs intellectuels dans Libération. Une question qui divise le Front de gauche, mais également le reste de la gauche car cet appel n’interdit pas à Hollande de s’y présenter. Comme si Hollande et le PS représentaient « la gauche »... Au-delà de cette « ambiguïté » majeure, le PCF tout comme Ensemble ne ferment pas la porte à des primaires, mais plutôt sans Hollande, et avec les écologistes et la gauche du PS. Pierre Laurent le dit : « ce n’est pas ma culture, mais je dis : discutons, échangeons, construisons ensemble ». Il y voit une occasion de créer « un électrochoc dans le débat sur le socle commun à la gauche en vue de la présidentielle » et de « mettre en mouvement les citoyens ». C’est dans ce sens que le PCF vient de lancer ses « Lundis de gauche, Porte ouverte pour 2017 » afin d’ouvrir les discussions, « tous les dialogues pour inventer une alternative aux politiques suivies aujourd’hui »... Pour le PCF, ces primaires ne seraient-elles pas également une alternative à la seule solution qui s’offre au Front de gauche, le soutien à une nouvelle candidature de Mélenchon ?

Du côté du Parti de gauche, les choses sont claires : il est hors de question de participer à une primaire à gauche incluant Hollande, ni même à une primaire de la gauche alternative. Selon Éric Coquerel : « Quand on a quelqu’un qui est capable de fédérer, qui a réalisé un score à la présidentielle qu’on n’a plus refait depuis et que les sondages démontrent qu’il incarne cet espace politique, on ne devrait pas perdre de temps et construire une campagne collective ». Bref, pour le PG, la messe est dite : ce sera Mélenchon ou personne. Il faut dire que ce dernier est dans les starting-blocks depuis 4 ans...

Pour une nouvelle représentation politique

A la différence de ces discussion, notre urgence serait déjà que nous soyons collectivement candidats à 2016 afin de faire reculer ce gouvernement sur l’état d’urgence, la déchéance de nationalité, la destruction du code du travail, contre l’aéroport de Notre-Dames-des Landes, les suppressions d’emplois ou encore contre la criminalisation du mouvement social.Au-delà, la situation politique montre qu’aucune force politique ne représente aujourd’hui ceux d’en bas. Un vide politique qui ne peut être comblé ni par un sauveur suprême ni par un meccano des forces politiques. Pour toutes les forces disponibles du mouvement ouvrier, reconstruire un mouvement des exploitéEs et des oppriméEs sur une indépendance de classe reste une urgence qui ne peut se faire qu’en totale indépendance des partis institutionnels.

Sandra Demarcq