Le peuple Kanak se bat toujours pour son indépendance 171 ans après l’avènement de la puissance coloniale française sur l’île un 24 septembre. L’État français, contraint par la mobilisation kanak, est pourtant engagé dans un processus de décolonisation à travers les accords de Matignon (1988) et de Nouméa (1998). L’embrasement social du 13 mai a ramené sur le devant de la scène un sinistre constat : le colonialisme français est encore bien vivant !
En voulant intégrer 25 000 nouvelles personnes au corps électoral, Macron actait insidieusement sa volonté de rompre avec les engagements pris par l’État français. Comment les Kanak pouvaient-ils y voir autre chose qu’une volonté de maintenir la mainmise coloniale face à une majorité sociale en faveur de l’indépendance de plus en plus plausible ?
Face à l’absence de perspective pour les enfants du pays obligés de quitter leur île natale pour avoir accès à un job décent, face à des inégalités persistantes et croissantes entres Kanak et caldoches, face à des « loyalistes » qui renouent avec les pires traditions du colonialisme français, la mobilisation sociale est juste, saine et inévitable.
L’État français fait lui le choix de la répression : déjà 13 mortEs, le déploiement du GIGN en plus des 4 000 forces de l’ordre déjà présents sur l’île, 2 600 emprisonnements politiques et la déportation de 7 innocents en France. À une économie en ruine — 1/3 des salariéEs du privé ont perdu leur emploi depuis mai — il ajoute le durcissement de l’accès aux droits (minimum vieillesse, gratuité des soins, bourses scolaires, aide au logement).
Le NPA, avec le Collectif de Solidarité Kanaky, appelle à la construction d’une mobilisation de solidarité la plus large possible. Pour la libération immédiate des prisonniers politiques, pour le retrait du dégel du corps électoral et pour l’autodétermination du peuple kanak ! Maintenant !