Recyclage permanent au ministère de l’Écologie. De un mois à un an, les nommés n’y font pas long feu (exceptée Atomic Royal qui a tenu 3 ans). Après Hulot qui a craqué, semblant découvrir que l’écologie n’était pas compatible avec le capitalisme, c’est de Rugy qui doit partir. Macron a beau faire, un ministère de l’Écologie est une mission impossible dans un système basé sur l’exploitation de la Terre et de ses occupantEs.
Macron, l’imposteur « roi de la Terre », ne mènera jamais les politiques capables d’enrayer la crise écologique. Défenseur zélé du système, il est la garantie pour les puissants qu’ils n’ont rien à craindre pour leurs profits. Même le Haut Conseil pour le climat mis en place en novembre 2018 l’affirme : « Le gouvernement doit revoir sa copie » ; « actions insuffisantes » ; « dispositifs trop faibles ». C’est dire !
De Rugy a poursuivi le saupoudrage de demi-mesures du pâle Hulot et entériné ses renoncements. Après le rejet des amendements réclamant l’inscription dans la loi Énergie et climat de la fermeture des quatre dernières centrales à charbon, il a repoussé l’interdiction de louer des passoires thermiques. De Rugy a aussi présenté le nucléaire comme « une énergie décarbonée » et approuvé la poursuite de l’EPR de Flamanville, malgré les déboires techniques et financiers. Bref : il n’a servi à rien.
Borne, on l’aime déjà !
Élisabeth Borne arrive au ministère de l’Écologie avec un passé chargé. Cette ex-directrice de la SNCF et de la RATP a lancé, en 2018, la réforme qui marque la fin du statut des cheminotEs, l’ouverture du rail à la concurrence, offrant au privé les investissements publics, la suppression de 9 000 km de lignes, dont celle de Perpignan-Rungis, déversant ainsi des milliers de camions sur les routes et des tonnes de carbone dans l’atmosphère.
Toujours ministre des Transports, elle défend le projet de loi d’orientation des mobilités (LOM) censée « verdir » les transports et lutter contre la pollution. Pourtant c’est bien elle qui a confirmé des projets autoroutiers dévastateurs de terres agricoles, d’espaces naturels, ruineux pour les finances publiques, avantageux pour le privé, générateurs de pollution supplémentaire : l’autoroute reliant l’A28 à l’A13, faussement appelée contournement Est de Rouen, et le grand projet inutile GCO autour de Strasbourg. Formatée par ses études à Polytechnique et aux Ponts et chaussées, puis par son passage chez Eiffage, E. Borne est mal placée pour diminuer l’impact des transports sur le climat…
Comme les autres, elle invoquera certainement « l’écologie pragmatique » pour justifier ses renoncements. Nous n’avons rien à en attendre. Ne comptons que sur les mobilisations pour sauver le climat. Les grèves scolaires, les appels des syndicats, le mouvement des Gilets jaunes, le refus des grands projets inutiles imposés… Les forces existent et s’organisent, regroupons-les pour imposer un autre monde.
Commission nationale écologie