Malgré l’espoir de beaucoup, à gauche comme à droite, la guerre familiale n’a pas affaibli le FN, et en particulier la fille. En effet, deux sondages récents la donne gagnante dans la région Nord-Pas-de Calais, face à Xavier Bertrand qui a pourtant démarré sa campagne très à droite, et au PS sortant. Marine Le Pen n’en demandait pas tant pour commencer sa campagne. La candidate autoproclamée « des oubliés, des petits aux grands problèmes » a lors de son discours de lancement de campagne à Amiens égrené beaucoup de généralités, à la fois démagos et polissées, mais sans plus.
Promis, elle gérera « la région conformément à l’intérêt général », et les marchés publics ne seront plus attribués aux entreprises « qui délocalisent, pratiquent des licenciements boursiers, rechignent à embaucher en CDI ». Pour protéger les habitants, « la télésurveillance sera développée », et les cantines seront invitées à privilégier les produits français. Le Pen exprime aussi son inquiétude concernant les « déserts médicaux », « l’enclavement des zones rurales ».
Promis, avec elle, « ce sera la fin du copinage et du clientélisme de l’UMPS, dont les candidats ont fait maintes fois la preuve de leur incompétence », essayant ainsi de faire croire qu’elle est une candidate hors système alors que les « affaires » s’accumulent et que le trésorier du FN vient d’être mis en examen pour recel de biens sociaux…
Face au risque de plus en plus grand que le FN gagne une voire plusieurs régions, le gouvernement et le PS paniquent. Et de proposer par la voix de Cambadélis l’organisation d’un référendum pour « dépasser les partis tels qu’ils sont aujourd’hui », pour s’adresser « directement » au « peuple de gauche » afin de lui demander s’il est favorable à l’union entre le PS et les autres partis de gauche aux régionales de décembre !
Comme si, face au FN, le problème était la désunion de cette gauche institutionnelle au pouvoir (national et régional) et en aucun cas la politique menée depuis plus de 3 ans par ce gouvernement et ces régions à la botte du Medef et des plus riches. Une orientation accentuant les inégalités, la précarité, le chômage, et un personnel politique, à commencer par Valls, qui surfe aussi sur les peurs et les sentiments racistes et xénophobes.
Pathétique. Et dangereux.
Sandra Demarcq