Publié le Samedi 7 décembre 2013 à 14h56.

À Montreuil, les anticapitalistes contre la farce électorale

À l’heure où la vie montreuilloise est monopolisée par les élections municipales, avec la multiplication des listes à gauche (une dizaine), Dominique Voynet a annoncé sa non-candidature. C’est l’aboutissement du rejet de la politique libérale qu’elle a menée depuis 2008. Le NPA travaille à la constitution d’une liste anticapitaliste. 

Montreuil est une ville qui vote à plus de 80 % à gauche à chaque élection et qui fut gérée par le PCF durant 75 ans, avant de passer écologiste en 2008. La conséquence, c’est que le tissu organisationnel et politique est riche… et les ambitions tout autant. Avant la non-candidature de Dominique Voynet, nous approchions déjà de la dizaine de listes à gauche.

Un front de gauche dans tous ses étatsJean-Pierre Brard, l’ancien député-maire (1984-2008) est candidat depuis qu’il a perdu la mairie, avec une rage de la reconquête décuplée depuis qu’il a perdu la députation aux dernières législatives. Cet ancien maire apparenté PCF est un grand démagogue qui promet ciel et terre… tant que l’on n’est pas Roms. Pour eux, le discours est à droite toute, avec des relents xénophobes (1). Sous sa mandature, la ville a connu les premiers grands chantiers immobiliers qui ont transformé bon nombre de quartiers de la ville, expulsant les classes populaires de la proximité de Paris et du centre-ville.Ses anciens alliés du PCF présentent son ancien directeur de campagne, Patrice Bessac, directement venu de la place du Colonel-Fabien. Bessac a pour lui le Front de gauche, Brard l’histoire et le terrain. Mais le grotesque l’emporte : les éluEs municipaux Front de gauche furent éluEs sur la liste de Brard en 2008, et les deux conseillers généraux présent sur la liste Front de gauche votent les budgets du conseil général PS… contre l’avis du Front de gauche départemental !Même si la Fase et la GA ont été avec nous en défense des Roms ou des centres de santé, le PCF est assez peu crédible en alternative.

Un PS tendance VallsAprès de longues hésitations, le nouveau député issu de la vague rose Razzy Hammadi est entré dans la danse. Le candidat du pouvoir en place a forcément peu de critiques à formuler quant à la municipalité actuelle. Son programme est donc 100 % sécuritaire : vidéosurveillance, renforcement de la police municipale, lutte contre les campements illégaux, plan local de sécurité… L’ancienne candidate socialiste, exclue depuis du PS, se présente elle aussi avec pour idée principale de rassembler toutes les personnes qui « croient en notre ville ». Un vaste programme !

Pour un Montreuil anticapitalisteLe NPA s’est créé dans la ville lors des dernières municipales où la liste LCR avait obtenue 6,29 %. Les militants du NPA ont été de tous les combats contre la politique menée par Voynet. À commencer par les nombreuses expulsions, de squats ou de logements insalubres où beaucoup de  familles trouvaient refuge : ni la mairie ni la département ne leur ont proposé de relogement alors que des milliers de logements, de bureaux, restent vides à Montreuil. Le NPA a été à l’origine de nombreuses initiatives et combats collectifs contre les projets d’éco-quartier, le projet pharaonique de Voynet qui fait flamber les prix dans les quartiers populaires de Montreuil et n’apporte aucune solution écologique et sociale pour ses habitants. Idem dans le domaine de la santé, après la fermeture d’un centre de santé municipal et la fermeture de différents autres services (dentaire, radiologie), contre la menace de fermeture de l’hôpital public dont les urgences sont comme partout saturées. Pour l’eau publique, contre les violences policières, le racisme…Le NPA Montreuil a lancé l’idée d’une liste anticapitaliste en juin lors de sa fête annuelle, dans la continuité de ces combats locaux et pour sanctionner la politique menée par Voynet comme celle du gouvernement qu’elle soutient.

Thibault Blondin1- Voir articles dans Tout est à nous ! revue n°42 et hebdomadaire n°185